Sauver la terre est une responsabilité nationale et personnelle !

Sauver la terre est une responsabilité nationale et personnelle !

Par Jean Hervé Charles et Jude Elie

Le pape François dans ses premières salutations dimanche dernier depuis le point culminant de la pandémie a déclaré que le christianisme n’existe pas à distance. Nous pouvons appliquer la même analogie à la sauvegarde de la terre. Sauver la terre est une responsabilité personnelle de chaque nation et de chaque personne.

Terre-neuve, Haiti (Photo: Fandom)

J’ai peut-être appris cette responsabilité de mon grand-père décédé alors que je n’avais que treize ans. J’attribue l’homme que je suis aujourd’hui de ce que j’ai appris de lui. Rien n’a été jeté dans notre consommation quotidienne. Les fruits et produits jetés ont été envoyés dans notre jardin pour reconstituer la terre, la rendant riche et fertile.

J’ai le plaisir encore avec difficulté d’enseigner cette pratique au personnel de ma maison. Le résidu de l’alimentation de mes cinquante poulets, l’eau sale de l’étang à poissons ont tous été recyclés pour rendre nos plantes saines et vibrantes.

Une fois pris l’habitude, c’est devenu une routine quotidienne qui s’approprie facilement. Pourtant, cela doit commencer au début à un jeune âge. Haïti glisse dangereusement dans une situation irréversible où la terre deviendra un désert incapable de nourrir sa population. Debout à n’importe quelle altitude dans la capitale de Port-au-Prince, la vue de la montagne vers la plaine du Cul de Sac est déjà un désert. Tournez vers le sud, la vue dans la montagne nommée Morne L’Hôpital vous rencontrez la même image panoramique mais elle est remplie de cages qu’il ne faut pas identifier avec un habitat sécurisé.

Lentement, cette même image se reproduit dans la plupart des 10 grandes villes de la république avançant dans les 140 communes. Les exceptions de montagnes riches et verdoyantes entourant une ville comme Dame-Marie ou Grande Rivière du Nord sont si rares que le visiteur ressent tout de suite l’impression d’arriver dans une oasis. Le triste fait de cette situation est qu’il n’y a pas de lumière à l’horizon pour un avenir meilleur dans l’environnement en Haïti ; le peuple haïtien ainsi que le gouvernement haïtien sont impuissants face à cette situation.

Tout comme la situation politique et économique d’un pays, tout comme son état environnemental. Haïti a souffert d’un déficit de stabilité politique depuis sa création, deux ans après son indépendance. Après l’assassinat de son père fondateur Jean Jacques Dessalines, la république a été divisée en deux parties, la République de Pétion à l’ouest et au sud et le royaume d’Henri Christophe au nord et l’Artibonite.

Deux cents ans plus tard, la politique environnementale verte initiée par le roi Henry peut être vue et ressentie dans la partie nord d’Haïti. Le nord d’Haïti est riche en arbres fruitiers et plus vert que le reste du pays où Pétion contrôlait. Sa politique de laisser –faire fut un mauvais héritage pour les citoyens qui sont devenus inactifs dans la reconstitution de la terre.

Haïti a adopté la même habitude culturelle coloniale de tout emporter et de ne rien planter pour l’avenir. Les forêts d’acajou et de cèdre que les colons français ont emportées à Haïti pour construire les châteaux comme le château de Versailles n’ont pas été remplacées. Bien que la nature, les oiseaux et la pluie saisonnière aient fait leur travail en aidant à créer une nouvelle réserve, cela ne suffisait pas.

Prenez une ville comme Lascahobas qui signifie terre d’acajou en langue Taïno, vous aurez beaucoup de peine à trouver un seul acajou à Lascahobas. Pourtant, mon expérience personnelle indique qu’il est assez facile de reconstituer la nation entière d’Haïti en acajou et en cèdre au cours des quinze prochaines années. J’ai pris l’habitude de cueillir chaque automne, des graines d’acajou au Champ de Mars de Port-au-Prince pour amener à Grand Gilles une partie rurale de la Grande Rivière du Nord sur le chemin de Dondon et j’ai refait la même opération au printemps pour les graines de cèdre.

Jusqu’à présent, les graines d’acajou et de cèdre d’Haïti deviennent des déchets qui ne se reproduisent pas car aucune main humaine ne se soucie de les ramasser pour les planter. En effet, aujourd’hui pendant la saison de Pâques, les cèdres envoient leurs graines sur le sol pour devenir de la terre ou de nouveaux arbres s’ils sont récoltés.

Le ministère de l’Environnement et le ministère de l’Agriculture sont bons pour célébrer la journée de l’agriculture le 1er mai et le jour de la Terre le 22 avril, mais leur politique s’arrête presque là. Dans l’agriculture, notre diaspora ainsi que les supermarchés haut de gamme des pays industrialisés comme «Whole Food of New York » ou les Harrods ou Londres ont hâte de recevoir les fruits et produits biologiques et nostalgiques d’Haïti.

En effet Toussaint Louverture en sa courte période de gouverneur de l’île d’Ayiti a réussi à convaincre John Adams le deuxième président des États-Unis d’entretenir un projet de bonheur pour leurs citoyens respectifs et pour le reste de l’humanité. Ce projet de bonheur pour tous ou paradis terrestre a été détrôné par la défaite d’Adams dans sa tentative d’obtenir un second mandat. Thomas Jefferson a réussi et s’est allié avec Napoléon Bonaparte pour ramener l’esclavage en Haïti. C’était la fin du projet du bonheur pour tous jusqu’à aujourd’hui ! A moins qu’Haïti comme lumière sur la colline du monde ne retrouve son statut de république pionnière pour relancer ce projet de bonheur pour ses citoyens et pour l’humanité !

Haïti fait face à un problème environnemental ; nous devrions tous travailler ensemble pour laisser un héritage pour la génération future de notre nation pour notre planète… Le thème de la célébration de cette année est « Restaurer notre Terre ». Nous pouvons ensemble prévenir les catastrophes à venir du changement climatique et de la destruction de l’environnement en augmentant la conscience écologique.

Haiti: La plus grande catastrophe environnementale de la planète.(Photo: Stephen Leahy)

Dans notre pays, Haïti, nous pouvons tous faire partie du changement. Encourageons le peuple haïtien à manifester son soutien à la protection de l’environnement ……

 

Jean Herve Charles et Jude Elie

 

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