Lettre ouverte à Mme Martine Moïse

Lettre ouverte à Mme Martine Moïse

 

Par Réginal Souffrant

 

En pleurant la mutilation de votre auguste mari,

Avez-vous souvenance de l’assassinat de Ti Mari,

Ti Pyè, Ti Zo, Ti Mafi et d’autres victimes sans nom

Dont la chair a été moissonnée par vos canons ?

 

L’orphelinat paternel ne cesse d’angoisser vos enfants

Qui auraient souhaité avoir leur père bon an mal an.

Quid de cette adolescente dont l’existence est en lambeau

Suite au lynchage de ses parents par les « 400  Marozo »?

 

Elle ne peut que maugréer. Pas de cris…

Par crainte d’être découverte par Ti Lapli.

Tabassée, violée une énième fois par Krisla,

Plus rien…non rien…ne l’intéresse ici-bas.

 

Souvent, elle pense au supplice de la roue

Á chaque fois qu’on mentionne « Babekyou ».

Résignée, elle reste la bouche bée…

Redoutant les frappes de G9 et alliés.

 

Lors de son kidnapping par la « Baz Pilat »,

Les juges agissaient comme Ponce Pilate ;

La police dédouanait la « Baz Krache Dife »,

Et son corps meurtri a failli être carbonisé.

 

Comme elle est devenue un enfer, notre ȋle!

Les âmes respirent selon le vœu de la « Baz Galil ».

Vous, dont on dit disposer d’atouts extrasensoriels,

Aidez à sauver cette orpheline de cette vie démentielle !

 

Faute d’intervenir, Son Altesse « Lanmò San Jou »

Risque de la déchiqueter comme un vieux loup.

Héberge-la ! Utile, elle vous cajolera le bras fracassé.

Elle recouvrera la joie qu’«Aprèdye» lui avait volée.

 

Première dame, l’économie de Man Kolo

Vient d’être engloutie sous de profondes eaux.

Ses maigres épargnes ont été emportées

Par le tourbillon Izo-Manno qui a tout rasé.

 

Loin de vous confier la tâche du centenier,

Il arrive enfin le temps crucial de témoigner.

Du meurtre, vous avez beaucoup lu et entendu.

Donc, racontez-nous ce que vous avez vu.

 

Qui sont ces terribles « traitres » ?

Sont-ils ces mêmes maitres

Qui avaient donné du pouvoir

Et qui ont repris le pouvoir ?

 

Pourquoi vos libations vous étaient-elles salvatrices…

Et pas de manœuvres mystiques et pacificatrices

Pour secourir « l’ingénieur» malgré ses supplications,

Ses appels désespérés et ses humiliantes lamentations ?

 

De quel horizon viennent ces gens dits déloyaux

Qui l’avaient envoyé à l’échafaud ?

On avance que Jomo était invincible,

Qu’il pouvait même se permettre d’être invisible…

 

Alors, il n’était pas si difficile de dévier ce coup.

Jadis, l’homme avait chassé tant de loups garous.

Il suffisait de se métamorphoser en un «pye bannann»;

Comme ça, tous les tueurs auraient été … «bannann».

 

Que s’était-il passé dans cette nuit d’épouvante ?

Vos amis doutent de vos larmes non innocentes.

Devriez-vous votre survie aux «lwa» de Lavilokan 

Et à vos mille et une incantations à l’encens ?

 

Au moins, parlez-nous par signes.

Sifflez-nous des mots comme un cygne !

On admire tant votre talent oratoire.

Dites ! Comment Jomo a-t-il été charcuté à l’abattoir ?

 

D’ailleurs, vous êtes dotée d’un flair tous azimuts :

Déterminer l’origine d’un crime en deux minutes.

Le « chanceux » Monferrier Dorval peut en témoigner.

Il vous sera toujours reconnaissant pour l’éternité.

 

Son nom restera gravé sur votre carte-DERMALOG,

Ce document aussi sacré que le DÉCALOGUE.

Votre criminologie a résolu le « Monferrier-Dorvalicide ».

Alors, manifestez-vous face à cet odieux « Jovenelicide ».

 

Première dame, qu’avez-vous vu ?

« Future présidente », qu’avez-vous entendu ?

Son Excellence, qu’avez-vous vécu ?

Faites-nous-en un compte-rendu.

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29 juillet 2021