Non au projet impérial et criminel des néo-colons!
Selon différents criminologues, la personnalité des criminels se caractériserait notamment par l’égocentrisme, l’agressivité, le besoin de domination, l’intolérance à la frustration, l’indifférence aux victimes ou encore la faiblesse du sens moral…
À la lumière de cet enseignement, a-t-on vraiment besoin de traverser les frontières pour aller chercher ailleurs des criminels? Notre pays, transformé en une véritable jungle dégueulasse et invivable, n’est-il pas désastreusement infecté de cette espèce d’hommes – nationaux autant qu’étrangers?
Mercredi 3 mars, dans la capitale haïtienne, non loin du Palais national, la police a gazé des gens qui protestaient pour exprimer leur soutien à un propriétaire d’une station d’essence, enlevé par des ravisseurs. Il s’ensuivait qu’un bébé se trouvant jusqu’à chez lui fut malencontreusement atteint d’une bombe lacrymogène. Et ce n’était pas tout. Alors que des protestataires peinaient à respirer sous l’effet du gaz nocif, deux motards ont tiré trois personnes dont deux jeunes hommes qui rendirent l’âme ex abrupto et une femme enceinte percée au ventre par un projectile, a été transportée d’urgence à l’hôpital.
Le même jour, vers dix heures, se déroulait parallèlement une tentative d’enlèvement des passagers dans un taxi par des individus circulant à bord d’une Toyota Prado blanche identifiée Service de l’État. Dans la foulée, des riverains sont intervenus et ont tout de suite alerté la police qui arrivait en trombe sur les lieux, mais curieusement interdisait les journalistes, sur ordre du Directeur Départemental de l’Ouest d’alors, Louis Paul Ménard, de photographier la plaque d’immatriculation du véhicule à bord duquel se trouvaient les malfrats, jusqu’à ce que ceux-ci furent déposés sous haute sécurité à la DCPJ… Enfin, chaque jour apporte son lot d’enlèvements et de braquages, donc de tourments, en plein midi au vu et au su de monsieur tout le monde, par des bandits vêtus de l’uniforme de la police, lourdement armés et circulant à bord des véhicules aux vitres teintées, parfois non immatriculés, parfois avec plaque Service de l’État.
Ces crimes révulsants et tant d’autres encore qui empoignent et empoisonnent le quotidien de la population haïtienne, crachons-le crûment, sont voulus. Oui, voulus, dis-je, par l’occupant et la mafia locale. On en veut pour preuve les déclarations concordantes de plusieurs chefs de gang au micro des journalistes, faisant savoir qu’ils ne sont que des exécutants pour les malfrats au pouvoir et des mafiosi du secteur des affaires. Beaucoup d’entre eux n’ont-ils pas aussi vendu la mèche du polichinelle à propos de la provenance de leurs arsenaux? Par contre, le plus curieux dans cette situation combien délétère, c’est le silence du cimetière de l’ambassade étasunienne et du CORE Group, baptisé «Kò Gang» par le peuple Haïtien, qui est, disons-le, le «ministère de l’Occupation d’Haïti». Tout comme le silence religieux et complice sur tous les massacres qui ont suivi celui de la Saline par les gangs de G9; tout comme les meurtres odieux des policiers «nuisibles», des manifestants, des enfants et des femmes; tout comme le viol des femmes lors de leur séquestration par leurs ravisseurs; tout comme la chasse à l’homme à l’encontre des citoyens révoltés; tout comme l’embastillement des opposants au faschisme; tout comme la protection accordée aux criminels de G9, tels Jimmy Chérizier, alias Barbecue, Izo, Ti-Lapli et consorts, qui sont des chefs de milice du dictateur honni Jovenel Moïse et l’occupant (le G9 est une inspiration du Binuh); tout comme un grand nombre de prisonniers assassinés lors de l’évasion à la prison de Croix des Bouquets. Or, ce sont ces mêmes tourmenteurs diaboliques qui n’ont jamais raté une seule occasion pour crier au scandale, au terrorisme, lorsque les policiers revendicateurs de Fantôme 509 ont investi les rues avec fracas et brisé les vitres de quelques voitures. À cet égard, force est de croire que le crime organisé, l’institutionnalisation de la corruption, le chaos, trois des corollaires terribles et terrifiants de cette énième occupation criminelle sous laquelle gémit Haïti, faisaient partie du plan des néo-colons lorsqu’ils concoctaient la subjugation d’Haïti à Ottawa en février 2003. Et ce n’est pas sans raison qu’ils tiennent, aujourd’hui, à codifier leur forfait pernicieux à travers une nouvelle constitution qu’ils veulent absolument imposer à notre peuple.
Photo:US Embassy
Parlant de corruption, depuis l’ascendance tortueuse et frauduleuse des Tèt Kale au pouvoir, il s’ébruite que des dignitaires de l’impérialisme nagent impudemment et allègrement dans les eaux boueuses, puantes, pestilentielles de la corruption officialisée, institutionnalisée… Espérons qu’un jour, après le tonnerre populaire, le couvercle sera enlevé sur les magouilles des pourris de diplomates (suivez mon regard?) sur le sol dessalinien.
Photo: Haiti-Liberte
Compatriotes haïtiens et haïtiennes, face à la monstruosité de l’ennemi qui avait déjà programmé la descente aux enfers de notre République dès sa naissance, nous devons lutter à pleines brasses avec tous les moyens que Mère Nature nous offre, afin de briser les chaînes de cet asservissement infernal, source de tous nos malheurs. Nous ne devons pas nous contenter seulement de résister, mais il est venu le temps de passer VIOLEMMENT à l’offensive et mettre en déroute l’occupant, principal créateur du chaos qui règne dans notre Haïti, et les sous-hommes à son service qui n’hésitent pas à bazarder, sans vergogne, le droit d’aînesse de notre pays. C’est dans cette optique que nous encourageons nos compatriotes à participer en nombre incalculable aux deux journées de mobilisation qui se tiendront à travers le pays le dimanche 28 mars et le dimanche 29 mars prochains en vue de commémorer l’approbation de la constitution de 1987, dire non au projet impérial et criminel des néo-colons de changer notre constitution, dire non à la dictature et à l’occupation, et forcer le déchoucage des vermines de tous poils qui infestent et avilissent la Nation.