Martelly “Time out” ou Baryè lib.

Boukan News,08/26/2024 – “Time out” fait partie de plusieurs sports (basketball, volleyball etc.). C’est un arrêt momentané du jeu qui permet à l’équipe de respirer et de recevoir des consignes. Time out est aussi “une période de calme utilisée notamment comme mesure disciplinaire pour les enfants”. En se basant sur la réponse du berger à la bergère, “The ultimate goal of sanctions is not to punish, but to bring about a positive change in behavior” (Sic.) je ne sais pas si c’est prendre un qui pour un quoi, cela a tout l’air d’un “Time out”. Et je crois entendre l’intéressé chanter, I don’t care… se i don’t care… Micky pa pè anyen…
Coup de tonnerre dans un ciel serein, au moment où l’on célèbre “apre nou se nou pi rèd” cette nouvelle a fait boom ! aux quatre coins de la planète, les mainstream media, les réseaux sociaux ont eu du grain à moudre. On a entendu beaucoup de noms d’oiseau, des réjouissances habituelles à la chute d’un « mapou » mais pas de réflexions sur la signification de cet évènement majeur dans la conjoncture politique et historique du pays. Le désir de savoir est inhibé dans notre société. Le système néocolonial haïtien ne pourrait pas se perpétuer si la population était informée et savait pourquoi, comment certaines choses se produisaient.
Sous d’autres cieux mises à part des biographies officielles, Michel Martelly, Sweet Micky seraient le sujet de plusieurs, mémoires, thèses de doctorat ou essais, en sociologie, en musique, et en politique. Son succès surtout dans la musique et la politique serait l’objet de curiosité pour celles et ceux qui souhaitent s’engager dans ces domaines. Michel Martelly n’est pas le dernier Homo Politiquas haïtien produit par ce système politique inique. Comprendre les mécanismes de son ascension, de sa posture au pouvoir et même de sa capacité à nommer son successeur mettrait le système en péril. Un populiste protéiforme est un atout pour la survie de l’oligarchie et une garantie pour leurs donneurs d’ordres. Laissez-le dans son « time out » et surtout ne riez pas de celles et ceux qui ont été dévastés par cette nouvelle, voyant éloigner leur rêve de carnavals durant les quatre saisons et des tôles rouges partout, pensez plutôt au « Baryè lib ».
Celles et Ceux qui fréquentaient le stade Silvio Cator comprennent mieux le sens de « Baryè lib » à un moment donné, on ouvrait les portières et tous les resquilleurs faisaient leur entrée au stade. C’est le moment de surveiller aussi vos effets. Le plus important, les jeux sont faits, l’issue du match était connue. Lors de certains matchs ennuyeux dès la pause à la mi-temps, les portières étaient ouvertes. On a pris l’habitude depuis le départ de Martelly d’appeler les gouvernements qui se succèdent PHTK 1, 2, 3 aujourd’hui, on est à la quatrième version. Ce n’est pas Roro Nelson seulement qui est Martelly, vous pouvez chanter sans risque de vous tromper : Tout se Mateli, …Ti Jil Mateli, …Ti Klod Mateli, Gari Koni Mateli, Antoine Augustin Mateli, Moise Jan Chal Mateli…, Gardy Leblanc Mateli… Tout se Mateli. Peut-on changer de rythme ? Difficile avec les mêmes musiciens (gigers), les mêmes instruments, les mêmes partitions, les mêmes promoteurs et un public qui n’a jamais entendu autre chose. Allez ! Miki bay anpil dezòd men… sa kip a konen Miki men Miki…
Dr Guy Craan