L’intense Pression Internationale sur l’Opposition, une Autre Manifestation du persistant réflexe Néocolonial !
« Honte à tous ceux qui, oubliant leur devoir envers la patrie, en appellent à l’étranger. » Anténor Firmin
Joel Leon
La pression monte d’un cran sur les principaux dirigeants de l’opposition haïtienne pour se mettre à table avec le président de facto haïtien, Jovenel Moïse. Les pays qui composent le « CORE GROUP », stratégiquement ne vont plus se placer par devant la scène, ils utiliseront les services d’autres partenaires crédibles d’Haïti. En particulier, des leaders influents des îles caribéennes. Nommément, Sir Ronald Sanders, un grand ami du peuple haïtien, il est visé dans cette dernière tentative de négociations entre Jovenel Moïse et des représentants de l’opposition haïtienne. Sans oublier aussi les services de l’actuel président de la République Dominicaine, Luis Abinader !
Le CORE GROUP a piteusement échoué en Haïti. Personne n’éprouve du respect pour lui. Depuis quelques décennies, c’est la première fois que des hommes politiques haïtiens tiennent tête à Washington et d’autres capitales occidentales.

Si l’on croit une source crédible, l’international semblerait vouloir véritablement une solution négociée. Ce sont probablement les conséquences des fortes pressions exercées sur les gouvernements occidentaux impliqués dans la crise Haïtienne. On peut mentionner, l’apport de nos compatriotes influents à Washington, des organisations des droits de l’homme et surtout les efforts venus de la part de nombreux élus américains et canadiens. En ce sens, on peut citer les noms du sénateur Patrick Leahy, âgé de 81 ans, président « Pro Tempore » du sénat américain, jouissant d’une grande influence auprès de Joe Biden, et de l’actuel « chairman » de la puissante « Commission des Affaires Étrangères du Congrès américain », l’honorable Gregory Weldon Meeks. Donc, il semble que le gouvernement américain s’engage vraiment à faciliter une « solution », cependant sans l’intervention directe du président Joe Biden.

On m’a appris que quelqu’un de haut placé de l’administration américaine avait pris contact avec les Clinton, toujours perçus jusqu’à présent comme les deux plus grands spécialistes des affaires haïtiennes à Washington. Ils auraient averti l’émissaire de faire attention, car Haïti est un pays extrêmement difficile, de ce fait il est important de tenir Biden à l’écart des tractations diplomatiques. D’après cette même source, on aurait demandé aux américaines d’origine haïtienne qui servent dans l’administration de Joe Biden de rester loin du dossier d’Haïti. C’est pourquoi certains compatriotes s’en plaignent déjà amèrement du fait que les descendantes haïtiennes ne sont plus trouvables au téléphone comme auparavant.
Cette même source m’a fait savoir que l’actuel président Dominicain, Luis Abinader, serait le choix du CORE GROUP pour faciliter les négociations entre les deux parties haïtiennes : gouvernement de facto et opposition. Cependant, la semaine dernière, 4 dirigeants de l’opposition démocratique et populaire avaient signé une note dans laquelle ils rejettent d’un revers de mains la tentative de « Religions pour la Paix » de relancer les négociations brutalement interrompues, il y a deux ans de cela. Une autre organisation de l’opposition, « Matris Liberasyon », a envoyé aussi une lettre ouverte a « Religions Pour la Paix » et l’international, pour lancer une mise en garde et dénoncer cette initiative mort-née. En gros, la classe politique a presque unanimement rejeté d’un revers de mains cette médiation suspecte. En fin de compte, la nébuleuse Religions pour la Paix a plié bagage en se désistant de cette initiative si controversée.

D’après cette même source, j’ai appris que l’initiative de « Religions pour la Paix » était tout simplement un coup d’essai, afin d’observer la réaction des dirigeants de l’opposition, mais la vraie négociation est pour bientôt.
Entre temps, des coups de guidon sont déjà enregistrés chez certains opposants, particulièrement du groupe des candidats à la présidence. Ils se disent être pour les négociations. D’ailleurs, ils ont confié aux initiateurs des négociations (CORE GROUP), qu’ils ne représentent pas le problème, mais bien les autres. C’est-à-dire, ceux issus des milieux populaires. Parlant de ces derniers, on veut avoir au moins 3 parmi eux à la table de négociations. Parce qu’ils ont le contrôle des bases populaires, une façon dégourdie de crédibiliser tout potentiel accord.
Toute citoyen honnête ne saurait rejeter le principe d’un dialogue franc et inclusif comme ultime voie pour parvenir à une sortie de crise. Particulièrement, quand l’opposition semble n’être pas capable de renverser le régime de facto. Donc, un dialogue sérieux s’avère nécessaire. Là où le bas blesse, c’est la stratégie utilisée par les émissaires étrangers. Ils grignotent les mêmes méthodes déloyales d’intimidation dans le but de diviser davantage l’opposition. L’international, représenté par le CORE GROUP, fait circuler des informations contradictoires au sein de l’opposition tout en faisant des menaces directes. Rien n’a changé, c’est toujours le même comportement arrogant qui prime sur la dignité et le respect mutuel.

Les diplomates occidentaux n’écoutent pas, ou tout simplement ignorent les revendications de la partie opposée au gouvernement. En dehors de toute éthique, ils dictent avec rugissement leurs volontés aux haïtiens. Quant à l’opposition, certains jouent au marronnage. Ils disent oui, mais nient leur accord automatiquement qu’ils se trouvent en face de leurs collègues. Ce qui ramène continuellement à des revirements spectaculaires, des dénis et des volte faces. Cependant, il y a des leaders qui de façon inconditionnelle veulent négocier avec Jovenel Moïse.
Si des leaders politiques pensent que c’est nécessaire d’entreprendre des négociations avec Jovenel Moïse, qu’ils le fassent publiquement, sans langues de bois, à travers une discussion interne. Une décision qui doit être sanctionnée par un vote entre eux. Il faut que ceux qui se disent défenseurs de la démocratie en Haïti cessent de faire du marronnage. Ils doivent agir en hommes politiques responsables. S’il faut négocier avec le gouvernement, qu’on le fasse publiquement !
Il semble aussi que l’international a l’intention de présenter un plan à l’opposition. Le contenu n’est pas encore public, cependant, des voix dignes de foi font savoir que le CORE GROUP va demander à l’ensemble de l’opposition de tolérer Jovenel Moïse au pouvoir jusqu’au 7 février 2022. Seulement à ce moment qu’une présidence provisoire sera acceptable au palais national pour organiser un référendum sur la constitution et des élections générales en même temps.
Jusqu’à présent, l’opposition, perdurée dans la division, ignore tout du potentiel plan de l’international. Qui, de son côté, continue de harceler leurs dirigeants d’accepter inconditionnellement leurs directives néocoloniales.
Joel Leon
L’Article est très édifiant.