L’incompétence tue Haïti: L’assassinat de Jovenel Moise

 L’incompétence tue Haïti: L’assassinat de Jovenel Moise

Joel Leon

Boukan News, 02/24/2024 – L’incompétence connaît ses heures de gloire en Haïti. Cela a toujours été ainsi pendant toute l’histoire de la république, mais de nos jours elle est apologétique et partout chasse l’excellence.

Leon Charles

Les derniers événements le prouvent bien. D’abord, la sortie médiatique de l’ancien directeur général de la « Police Nationale d’Haïti-PNH », Mr Leon Charles, c’est triste de voir un si haut fonctionnaire de la république n’est pas en mesure de se défendre des accusations aussi lourdes. Je me demande comment pourrait-il défendre tout un pays comme représentant d’Haïti au sein de « l’Organisation des Etats Américains-OEA ». Je finis par comprendre que Jovenel Moïse n’avait pas une chance de sortir vivant de cette attaque meurtrière. Car, le chef de la Police n’avait pas la compétence requise pour qu’il soit techniquement à la tête de la seule force publique nationale.

Je ne suis pas un professionnel en matière de sécurité, cependant, en tant que « spécialiste de la généralité » comme journaliste, sans oublier le diktat du bon sens et de la logique et mon attachement au bien commun, j’ai des idées.

En pareille circonstance, quand le chef de l’État fit mention qu’il est sous attaque, le chef de la sécurité publique devient automatiquement le premier responsable de tout l’appareil de sécurité. Son rôle essentiel à ce moment est de protéger à tout prix la personne du président. Car, on parle de la vie du premier chef de la nation, le symbole de la sécurité de tous. S’il n’est pas en sécurité, qui alors peut prétendre de l’être. Ensuite, il y a l’institution qu’est la présidence qu’on a juré de sauvegarder jalousement. Probablement Leon Charles, le directeur de la PNH, n’était pas informé de l’importance de son rôle dans une république, une et indivisible, spécifiquement lorsque l’armée est au stade embryonnaire.  En filigrane, s’il n’est pas un coupable du complot conduisant à l’assassinat crapuleux du président, il l’est par son amateurisme et sa négligence.

J’ai consulté un spécialiste en sécurité rapprochée, il a déclaré : « En pareille circonstance, lorsque “ le service secret “ est failli dans sa mission de protéger le chef d’état, la personne du président devient la priorité # 1 de tous les corps de sécurité au niveau fédéral. Les agents du poste de sécurité le plus proche du lieu où le président se trouve se rendent sur les lieux, qu’ils soient de la police, de la garde nationale, du FBI, de l’armée, de la CIA…parce qu’il s’agit d’un cas extrêmement urgent. Car le président doit rester en vie, et ceci par tous les moyens ». Donc, Leon Charles devrait appeler le poste de police le plus proche pour se rendre chez le président afin d’affronter toute menace et en même temps de renforcer sa sécurité. Leon Charles a perdu du temps à appeler les responsables directs de la sécurité du président, parce que Jovenel Moïse, en détresse, les avait déjà sollicités.

Haïti est une république. C’est-à-dire, « un corps souverain défini territorialement dans lequel la gouvernance s’effectue au nom de la nation. L’autorité légitime d’un État-nation est accordée par le droit à l’autodétermination d’une nation ». Elle est dotée de toutes les institutions et de tous les protocoles appropriés à l’existence d’un État-nation. Comment se fait-il qu’un président appelle ses responsables de sécurité au beau milieu de la nuit pour qu’ils soient introuvables. Dans ma maison, ma femme et moi ont des enfants et de petits enfants, nous nous sommes entendus pour que son téléphone reste ouvert tous les soirs dans le cas où il y a urgence. Tout le monde le sait, à partir de 10 heures du soir on ne m’appelle plus, mais ma femme, parce que quelqu’un doit être disponible pour les assister en cas d’urgence. Les responsables de la sécurité publique dans tous les pays du monde sont en service 24/24, spécialement ceux qui protègent le président et sa famille. C’est ce mépris pour la république que nous sommes en train de payer les frais, la banalisation de l’État, le ridicule au pouvoir, la négation de tout…Le pire, ceux qui entretiennent ce climat d’affaiblissement de l’État seront eux aussi les principales victimes !

Tous ces responsables de la sécurité, être de mèche ou pas avec les bandits, sont passibles d’un tribunal militaire pour qu’il soit jugé comme des traîtres ayant entraîné la mort du chef de l’État.

Haïti, était-elle dotée d’un système d’intelligence ?

« L’argent de l’intelligence, de l’ordre de 23 millions de gourdes par mois, devrait être mis à la disposition d’un prétendu système d’intelligence nationale, mais qui n’existait que sur du papier. Chaque premier ministre avait pour obligation mensuelle de remettre cet argent a Jovenel Moïse qui, qui à son tour gratifiait 3 millions au porteur. A l’exception du premier ministre Jean Henry Céant, celui-là refusa.  Ce qui avait provoqué une forte tension entre lui et le président ». Ceci explique partiellement l’aveuglement des autorités nationales de sécurité face à un complot visant à assassiner le président dans lequel impliquait plus d’une centaine de personnes. Tirer vous-mêmes la conclusion qui s’impose !

Je m’arrête là pour aujourd’hui. C’est le premier texte d’une série d’articles sur l’incompétence qui gangrène le fonctionnement de notre république. Le second texte sera un regard analytique non-technique sur l’ordonnance du juge Walter Wesser Voltaire dans l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moise.

Joel Leon

4 Comments

  1. Mon cher Léon, j’apprécie beaucoup votre travail et je me joins à vos lignes pour exprimer mon embarras aux débauches de l’ancien commandant en chef de la police.
    J’ai suivi attentivement son intervention dans la rubrique le point avec Wendel, il a vraiment avoué son incompétence. Je m’attendais à ce qu’il allait au moins mentionner une démarche porteuse de solutions, quelque chose qui démontre une volonté réelle de sauver la vie du Président, un petit appel au commissariat le plus proche au lieu de rester dans le cercle des complices du meurtre. Une alerte qui montre que l’appel du Président a été pris au sérieux.
    Même quand on pourrait accorder le bénéfice du doute au diplomate, quels résultats escomptait- il quand il décidait lui même de se rendre chez un Président en agonie en empruntant les routes les plus longues ( route de frère, route de l’aéroport, Delmas, Petion ville) Ne semble-t-il pas que le chef de la Police gagnait du temps pour que les assaillants finissent leur forfait? Juste une question.

    • C’est le pretotype du dirigeant haïtien. Ils n’ont pas le sens de l’urgence. Cette réalité est présente partout dans le fonctionnement de l’appareil étatique et globalement dans la société haïtienne. On ne change pas un pays avec une mentalité pareille, des elites dirigeantes qui ne s’enfoutent de rien du tout pourvu qu’ils s’approprient des richesses nationales pour eux, les membres de la famille, les amis…mais rien pour le peuple. C’est ainsi que le president a été assassiné, dans un atmosphere marqué par une incompetence incomparable, doublé d’une negligence hors pair.

  2. Bizarre que le journaliste de radio métropole ne lui a pas pose l unique question embarrassante: QUID DES CAMERAS DE SURVEILLANCE ET DU SERVEUR EN SERVICE CHEZ LE PDT.?LA SEULE ET L UNIQUE PIECE CONVÎCTION QUI AURAIT PERMIS DE VISIONNER TOUS LES ACTEURS DE L ASSASSINAT DE FEU LE PDT JIVENEL MOISE.
    QUELLE COMPAGNIE AVAIT PRETE SES SERVICES DE SURVEILLANCE A LA MAISON DU PDT? CERTAINEMENT QU ELLE EN A UNE VOPIE DANS SON SERVEUR
    ENFIN QUI A EMPORTE LES CAMERAS LE JOUR MEME APRES L ASSASSINAT.AUCUN JUGE D INSTRUCTION NE LES A DEMANDES LA DCPJ EN SAIT PEUT ETRE LONG
    LA QUESTION EST DANS L AIR. QUI PEUT Y REPONDRE?

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