L’incertitude face aux convulsions du monde renforce la théorie du chaos !
« Pour certaines générations, beaucoup a été donné. D’autres générations attendent beaucoup. Cette génération-ci a rendez-vous avec le destin. » (Franklin Roosevelt)
Les événements, c’est l’histoire. Aujourd’hui plus que jamais, tout s’expose à la grandeur ou la décadence de l’occident. Ainsi, vous changez les Etats-Unis, l’empire historique, vous changez le monde. Voilà l’importance des événements sociaux, politiques, économiques et culturels qui se déroulent, quoiqu’en plein cœur de l’Amérique, mais déterminent le café matinal du citoyen de “Granfon” , la première section communale de Saint-Louis du Sud, en Haïti. D’où l’importance du jeu politique mondial, en particulier celui des Etats-Unis.
A la conférence de Versailles de 1919, Woodrow Wilson, le père du « Wilsonisme », avait un objectif fondamental, « Globaliser la doctrine de Monroe ». Il le présenta en 4 points :
« -Les États devaient être constitués sur la base d’une autodétermination nationale et démocratique ;
– Un monde politiquement pluraliste devait être économiquement ouvert (Le libéralisme) ;
– Un tel monde basé sur des principes anti-impérialistes (à l’exception des Etats-Unis) et économiquement interdépendant présupposait la création d’organisations internationales responsables du maintien de la paix comme le monde n’en avait jamais connu auparavant ;
– Pour que ces objectifs ambitieux aient quelque chance d’être atteints, un engagement total et sans restriction des États-Unis (Comme puissance impériale) dans les affaires du monde était une condition sine qua non. »
Depuis lors, le monde vivait sous l’impulsion directe ou indirecte des façonniers d’histoire de Washington et alliés. Les « Nations Unies » prirent naissance, accompagnées des institutions de « Bretton Woods », pour réguler l’économie et les finances, résoudre les conflits internationaux et maintenir la paix sur la surface du globe. La démocratie et le respect des droits de l’homme, deux concepts nouveaux de droit, s’imposent à toutes les nations. Le libéralisme économique, s’offre comme la thérapie universelle et est vendu à toutes les organisations étatiques du monde comme unique moyen de rédemption économique et de création de richesse. Washington a été choisi d’office pour diriger et ajuster ses nouvelles directives. Cela a marché pendant près d’un siècle. Il semble que depuis la grande crise immobilière du début de 2008, les structures scrupuleusement mises en place commencent à être ébranlées. Soudainement, le système solidement établi fait face à un tas de turbulences démocratiques majeures, et amorce une série de fissures.
Donald Trump, au cours de son court mandat de 4 ans, a accéléré les événements. Il a mis le système à nu. Avec beaucoup de désinvolture et d’honnêteté, il démantèle les mensonges séculaires sur lesquels reposent toute la domination occidentale. Il l’expose de manière si évidente, que même les plus fervents partisans du libéralisme commencent à interroger ses bases mêmes. Et pourtant, depuis plus de 20 ans une poignée de penseurs annonçaient déjà la fin de la ruse et de l’illusion démocratique et libérale imposée comme la perfection que l’homme peut arriver à conquérir.
William Strauss et Neil Howe, deux talentueux écrivains américains, publiaient un excellent livre en 1997, qui s’appelle « The Fourth Turning, an American Prophecy ». Ils prévoient un ensemble de bouleversements institutionnels profonds, des remises en question des idées de jadis, des révoltes…qui peuvent déboucher sur des processus révolutionnaires annonçant un nouvel ordre mondial. Le pire, c’est que rien ne peut l’arrêter.
« L’histoire est saisonnière, et l’hiver arrive. Comme l’hiver dans la nature, la saison de l’hiver peut arriver tôt, ou tard. Un « Fourth Turning » (Quatrième Tournant) peut être long et difficile, bref mais sévère ou (peut-être) léger. Mais, comme l’hiver, il ne peut être évité. Il doit venir ». Voilà comment les deux auteurs annoncent ce qui allait arriver, mais qui est déjà là. Ils vont plus loin pour prédire son début à partir de 2005, qui durera jusqu’en 2025. Ils ont écrit, et je cite : « Quelque temps avant 2025, l’Amérique franchira une grande période historique, à la dimension de la révolution américaine, de la guerre civile et des deux exigences de la grande dépression et de la Seconde Guerre mondiale ».
Ils poursuivaient à travers cette cavalcade prophétique pour dire que : « Le risque de catastrophe sera très élevé. La nation pourrait bondir dans l’insurrection ou la violence civile, sécession géographique ou succomber à un régime autoritaire. S’il y a une guerre, il y aura probablement un risque et un engagement maximum, en d’autres termes, une guerre totale ».
Les événements qui suivent les résultats des dernières élections de 2020, donnent beaucoup de poids aux sombres prédictions annoncées dans le “Fourth Turn (Quatrième Tournant). D’ailleurs, bien avant le début du nouveau millénaire, des turbulences furent annoncées, cela donnait lieu à toute une série de commentaires lugubres de fin du monde. Le Y2K par exemple, fut l’un des éléments qui renforçaient cette tendance.
Depuis le 11 septembre 2001, l’Amérique vit dans une tourmente psychologique latente, mais qui n’échappe à personne. On a l’impression que la possibilité d’une sorte de cataclysme social est déjà admise, maintenant c’est une question de quand. Ce sentiment n’épargne personne. Pour beaucoup, l’attaque du 11 septembre marque seulement le début de la tribulation. Ce qui justifiait la démarche de Robert Kagan and William Kristol, a travers le fameux « Project for the New American Century ».
« Projet pour le Nouveau Siècle Américain » a été fondé en 1997, la même année de la publication de « Fourth Turn », quelle coïncidence !
L’objectif fondamental du projet était de s’assurer que le 21e siècle soit resté sous la domination des Etats-Unis. Car le « leadership américain est à la fois bon pour l’Amérique et bon pour le monde ». Pour certains, c’est une nouvelle édition du « wilsonisme » dans toute sa grandeur à travers « La globalisation de la doctrine de Monroe ». Le fait de penser à développer une stratégie pour perpétuer l’hégémonie américaine pour un autre siècle, envoyait déjà un signal de détresse que les initiés de la politique internationale avaient humblement saisi.
La crise financière de 1988-1989 et les solutions imposées par George Bush et Barack Obama étaient lamentables à l’économie de marché. Ils faisaient appel à des remèdes économiques d’état pour sauver les banques et compagnies en faillite, appelées « Too big to fail » (trop énorme pour disparaître). En agissant ainsi, les ténors politiques du grand capital financier international avaient admis la superficialité idéologique d’auto-régulation du marché. L’État est sorti renforcé de sa litanie et réapparaît dans toute sa splendeur enchantée, car l’Amérique a été sauvée de la ruine, non par des recettes du libéralisme, mais par l’orthodoxie d’État. Ainsi, les Etats-Unis retrouvent ses anciennes gloires d’état providentiel du passé.
Le mensonge libéral fut mis à nu et dépassé. Le monde est revenu sur lui-même en attendant son enterrement. Cela prendra du temps, le néo-libéralisme mourra !
Donc, l’ancien président américain, Mr Donald Trump, est le précurseur de ce que seront les Etats-Unis, c’est-à-dire son destin. Toute la farce démocratique et la propagande mensongère autour de la légalité constitutionnelle, l’empire du droit et du suffrage universel sont en péril. Les peuples s’en sont déjà aperçus et attendent pour que l’oncle Sam reprenne les diatribes fausses du pouvoir « Par le peuple et pour le peuple ».
Si Donald Trump n’était pas un multimilliardaire, un produit typique du système, l’Amérique connaîtrait des jours sombres n’ayant rien à envier de ceux du tiers-monde. L’ancien président avait ses limites. Sinon, les 75 millions de xénophobes et racistes qui religieusement votaient pour lui, déferleraient sur Washington pour demander des comptes aux faux puristes et hypocrites du parti démocrate. Ce n’est que partie remise, l’Amérique a un rendez-vous sacré avec l’histoire !
Donc, chers lecteurs et lectrices, les convulsions du monde ne font que commencer. L’autoritarisme revient dans son merveilleux apparat, cette fois-ci pour mourir !
Joel Leon
Bien dit : “Ce n’est que partie remise, l’Amérique à un rendez-vous sacré avec l’histoire !
“Donc, chers lecteurs et lectrices, les convulsions du monde ne font que commencer. L’autoritarisme revient dans son merveilleux apparat, cette fois-ci pour mourir! ”
Joël, je suis de très près les convulsions qui pourraient commencer bientôt. Comme tu l’as bien dit L’Amérique a un nouveau rendez-vous avec l’histoire. Je crains même que nous soyons au seuil d’une autre guerre civile comme la guerre de « Sécession » de 1860/1865 ou plus de 750,000 Américains ont perdu leurs vies. A Suivre de près… Le Texas, cette fois-ci pourrait commencer avec les convulsions… Tous mes compliments pour ce beau texte !
Excellent papier pour éclairer les consciences qui se laissent encore hypnotiser par le chant des sirènes des apologistes d’un système érigé sur la bêtise humaine et qui touche heureusement à sa fin.