Le régime PHTK est né dans la violence, a dirigé le pays par la violence, il ne s’inclinera que devant une plus grande violence!

Le régime PHTK est né dans la violence, a dirigé le pays par la violence, il ne s’inclinera que devant une plus grande violence !

Joel Leon

C’est une réalité douloureuse à laquelle nul ne peut échapper. La terreur qui s’abat sur Haïti est l’aboutissement logique etinhérent à tout régime politique engendré par la violence. Le 7 décembre 2010, tout de suite après la publication des résultats partiels des élections par le Conseil Électoral Provisoire (CEP), le pays fut à feu et à sang. La cause? Le nom de Michel Martelly, le musicien-candidat, ne figurait pas sur la liste de ceux qui étaient admis à prendre part au deuxième tour.

La pression fut montée d’un cran, l’international céda, Jude Célestin a été remplacé par Martelly pour faire face à Mme Myrlande Manigat, au second tour. Ce fut une grande première dans toute l’histoire des batailles électorales en Haïti. La violence avait certes gagné. Mais comment ?

La ville des Cayes, la 3eme du pays, fut sauvagement saccagéeet au moins deux personnes exécutées par les casques bleus des Nations-Unies. La capitale, Port-au-Prince, a connu aussi son lot de violence, un groupe de personnes en colère tentaient d’incendier le local du CEP à Pétion-ville, deux morts furent enregistrés aussi. Au Cap-Haïtien, c’était à peu près la même situation de violence.

Toutes les grandes villes du pays firent face à de fortes tensions politiques. En tout, les actes de violence firent au moins une douzaine de morts et des millions de dollars américains de dégâts matériels à travers le pays. Voilà dans quelles conditions explosives que Michel Martelly allait être parachuté au pouvoir.

En effet, au second tour, Martelly fait une bouchée de la candidate Myrlande Manigat. Peu après, des informations fiables circulaient déjà sur le rôle que Bill et Hillary Clinton ont joué pour forcer la main au président du CEP à valoriser le choix de la communauté internationale.

Cette violence congénitale, depuis lors, n’a jamais abandonné l’univers politique du PHTK. Ainsi la décennie de règne du régime est fortement marquée par des violations de toutes sortes, notamment physiques et morales. Plusieurs massacres furent enregistrés, dont ceux de Lasaline et de Carrefour-feuilles, quiont fait, à eux-deux, environ 100 morts.

La prolifération des bandes armées sur l’étendue du territoire national est devenue inquiétante. Les bandits légaux sont utilisés comme une arme politique efficace. Ils sèment le deuil partout sur leur chemin pour maintenir leurs griffes sur le pouvoir politique au profit des Tèt Kale” et au détriment de l’ opposition multiforme.

Beaucoup de femmes furent agressées et humiliées en public. Au mois de juillet 2015, une femme, qui assistait à une réunion de campagne du président de la République dans la ville de Miragoâne, s’était faite décriée en public pour avoir reproché àSweet Micky de ne pas honorer ses promesses électorales. En réaction, le président- voyou déclarait haut et fort que cette dame a envie de faire du sexe, que quelqu’un du public va la satisfaire“...Toute cette scène se déroulait sous les hurlements d‘un public interloqué.

Cette pratique déshumanisante autant que le pouvoir ont été transférés à Jovenel Moïse. Ce dernier reproduit le même schéma ordurier à l’endroit du peuple haïtien par des mensonges éhontés et des promesses fallacieuses ponctuées de mensonges. Il arrive même à s’approprier d’un titre d’ingénieur pour soutirer de l’argent du trésor public, le pire, il se comparait à Dieu.

L’exécution des 4 policiers à  Village de Dieu, le vendredi 12 mars dernier représente l’aspect visible de l’iceberg. Le problème est plus urgent et profond que ça. Cette exhibition meurtrière marque le début d’une tragédie qui prendra du temps avant de s’extirper du pays. Les chefs de gang se battent pour mourir sans aucune chance de réhabilitation. Ils sont sans pitié et n’ont plus d’alliés. Ils savent très bien que le pouvoir passe des ordres formels pour les éliminer. Ils sont au courant de la demande des Américains mettant leurs têtes à prix pour maintenir leur soutien à Jovenel Moïse.

Les gangs n’ont rien à perdre et n’ont peur de rien. Ils font un choix: le cimetière. Cela rend la situation plus embrouillée... Leurs jours sont comptés, ils le comprennent bien. C’est pourquoi ils n’avaient pas hésité une seconde à tuer les policiers de cette façon. Ils envoient un message clair au pouvoir, à savoir qu’ils disparaîtront, mais avec le gouvernement qui les avait créés.

La mutilation des cadavres des policiers correspond à une campagne psychologique visant à démobiliser l’institution policière et effrayer tout agent ayant mission de les attaquer. Et on ne doit pas oublier que le pays fait face à des groupes de gangs bien organisés, qui sont menés par des chefs charismatiques et disposant d’armes et munitions à n’en plus finir. L’expérience acquise à partir des confrontations avec la police et d’autres gangs rivaux sont un autre atout pour ces malfrats. L’avenir des 12 millions de nos frères et sœurs  vivant en Haïti est plongé dans la plus grande incertitude.

C’est le règne de l’indécence dans toute sa disgrâce. Le ridicule continue sa course au palais national et majoritairement dans toutes les institutions nationales. Il n’y a plus de limites entre la vérité et la fausseté. Cette forme de violence nonphysique fait beaucoup plus de dégâts au pays, car désormais elle est perçue comme la nouvelle normalité. Cela risque d’entraîner les générations montantes à une déformation embarrassante du discours politique et de la gestion de la République.   

La violence que maintient le régime en place en Haïti a atteint tous les secteurs de la vie nationale. Les kidnappeurs n’épargnent personne au cours de leurs opérations. Ils viennent de donner à la violence un visage présent à allure permanente. Cela inquiète énormément. Cette forme de violence est de plus en plus redoutable, devant laquelle le pays confirme son impuissance. Martelly et sa femme sont pris en photos avec plusieurs chefs de gang, notamment de Port-au-Prince. L’actuel président de facto, Jovenel Moïse, envoyait de l’argent aux chefs des gangs des provinces, tels que : Gonaïves, Cap-Haitien…

Aujourd’hui, le régime politique devient synonyme de violence. Elle est nécessaire aux anti-nationaux au pouvoir pour diriger le pays. Car, quand on n’a rien à proposer comme projets et réalisations, pour s’accrocher au pouvoir, la terreur devient un élément incontournable.

Comme d’habitude, l’avenir est incertain !

 

Joel Leon

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