L’absence d’un patron fait défaut à la diplomatie haïtienne.

L’absence d’un patron fait défaut à la diplomatie haïtienne.

 

Boukan News, 09/25/2024 – Henry Kissinger a écrit que « dans son acception classique, la diplomatie consiste à rapprocher des points de vue divergents par le biais de la négociation ». C’est l’affinité de réunir les deux bouts, même quand ils n’existent pas, il faut pouvoir les inventer pour étouffer les conflits non-nécessaires. Pour parvenir à jouer ce sempiternel rôle de sapeur-pompier, il faut de l’expérience, dont le temps est le père. Le chaos diplomatique de Washington révèle l’immaturité de madame Dominique Dupuy à voguer sur les mers orageuses de la diplomatie haïtienne en ces temps exceptionnels.

Haïti est une république de plus de 200 ans de pratique diplomatique au niveau mondial. Présenter ce spectacle ahurissant, ou Gary Conille s’affrontait à Lesly Voltaire pour des photos de circonstance, est un revers à la grande tradition diplomatique haïtienne des années 1940, 1950, 1960…

Madame Dupuy est jeune, cependant, elle a reçu ses galons diplomatiques au sein de la prestigieuse organisation de l’UNESCO. Elle a été magnanime pour avoir porté l’étendard culturel haïtien au plus haut niveau. On dit souvent que la jeunesse, partisan de l’enthousiasme, dans sa nature est mauvaise conseillère. Cependant, la jeunesse ne rime pas avec l’insouciance, quand on commet des erreurs on a deux choix soit qu’on rejette la faute sur les autres et, du coup on se déresponsabilise, ou on l’assume. Il est souhaitable que madame Dupuy se trouve dans la deuxième catégorie, celle qui sait assumer ses erreurs. Toutefois, la défaite diplomatique haïtienne aux Nations-Unies n’est pas due uniquement à la jeunesse de madame Dupuy. En général, les jeunes apprennent vite et bien, surtout quand on écarte la distraction de l’équation au profit de la raison, du bon sens et de la logique.

En ce qui a trait à la débâcle diplomatique de New York, il revenait à Dominique Dupuy d’empêcher cet affront à la nation haïtienne en respectant les règles du jeu institutionnel, à savoir que la diplomatie reste et demeure la chasse-gardée de la présidence. L’article 139.1 de la constitution haïtienne a clairement défini la présidence comme le responsable diplomatique, parce qu’il « Accrédite les Ambassadeurs et les Envoyés Extraordinaires auprès des puissances étrangères, reçoit les lettres de créance des Ambassadeurs des puissances étrangères et accorde l’exequatur aux Consuls ». On n’avait pas précisé que la présidence devrait être d’une tête ou de neuf têtes, « la loi est dure, mais c’est la loi ».

Additionnellement, c’était le travail de la chancelière haïtienne d’éviter à ce que le président Lesly Voltaire soit humilié par devant la délégation brésilienne. Elle devrait l’inviter à prendre part à la réunion avec le président Lula Da silva, comme un représentant du « Conseil Présidentiel de Transition », même quand Gary Conille s’y opposait.

D’ailleurs, Gary Conille et Lesly Voltaire se trouvaient au même endroit depuis samedi, soit deux jours avant la rencontre avec Lula, madame Dupuy devait prendre l’initiative de le contacter afin d’harmoniser la position haïtienne. Car, Lesly Voltaire est son chef ! C’est aussi le rôle du diplomate d’anticiper les conflits !

D’après un ancien diplomate haïtien de New York, le comportement du gouvernement haïtien pourrait porter le gouvernement brésilien à surseoir sur sa coopération avec Haïti en attendant l’arrivée de dirigeants issus d’élections. Car, l’absence d’harmonie au sein du gouvernement Haïtien peut porter les autorités de Brasilia à questionner la représentativité et la légitimité de l’équipe au pouvoir.

On a appris d’une source du Conseil présidentiel de Transition que les dernières nominations effectuées dans la diplomatie haïtienne ne les concernent pas, parce qu’ils n’étaient pas au courant. Il y a un certain Frantz Joseph, ancien chef de sécurité de l’ancien premier ministre Lamothe, qui maintenant coordonne la sécurité de madame Dupuy, il est impliqué dans au moins deux nominations diplomatiques. La plus récente est celle de Mr Yverick Delerme Cyril, un ancien chauffeur de l’ancien consul Ralph Latortue à Miami, le ministère des affaires étrangères vient juste de le nommer consul général à New York. Une nomination qui risque de créer des troubles dans la communauté haïtienne de « Big Apple », certains activistes envisagent déjà d’organiser des manifestations devant le consulat pour dénoncer ce choix comme incompétent, sinécuriste et pas sérieux.

Mr Evens Joseph, le frère de Frantz Joseph, ancien responsable de la section de courrier au consulat de Miami, est actuellement ministre conseiller à la mission permanente des Nations-Unies à New York. Conscient de ses limites, il n’a pas mis les pieds là-bas et demande qu’il soit transféré à un poste diplomatique inférieur. Continue-t-il de recevoir son salaire, on l’ignore !

Frantz Joseph s’est transformé en un faiseur de diplomates !

La participation des délégations gouvernementales d’Haïti dans les assemblées générales des Nations-Unies coûte énormément d’argent à l’État haïtien. On va énumérer quelques cas pour les lecteurs et lectrices de Boukan News. Au cours de l’un des voyages de l’ancien président Michel Martelly à New York, le consulat paya une dette de 114.000 dollars pour location de voitures. Débarqué à New York flanqué d’une forte délégation d’environ de 60 personnes, Michel Martelly et Laurent Lamothe contraignaient l’État haïtien à gaspiller plusieurs centaines milliers de dollars.

Michel Martelly avait pris résidence dans une suite d’hôtel qui coûta 20.000 dollars par nuit. Cependant, il n’y avait pas de piano là-dedans, il fit une acquisition d’un pour 2000 dollars par jour. Ce qui porta le montant à 22.000 dollars !
Laurent Lamothe, qui devrait prendre résidence dans ce même hôtel, changea d’idées parce que son ennemi Sofia Martelly s’y trouvait aussi. On était obligé de l’héberger en urgence dans un autre hôtel qui coûtait aussi 20.000 dollars par soirée. Donc, la première chambre de 20.000 resta vide, tout ceci se faisait aux frais de la princesse !

Encore à New York, Martine Moise, la femme du défunt président Jovenel Moise, passait 3 jours dans un hôtel à raison de 45.000 dollars par nuit. La première dame y séjourna pendant 3 jours pour la modique somme de 135.000 dollars.

Définitivement, la diplomatie haïtienne a besoin d’un patron !

Boukan News

Photo trouvée sur le net

One comment

  1. Le plus gros problème d’Haïti c’est qu’on manque de partisans pour sauver Haïti, je vois qu’il y a plus de partisans de certains partis politiques, donc Madame Dominique Dupuy veut valoriser la différence, malgré toutes les différences, on voit qu’elle joue la neutralité en bon nationalisme. Je veux que le camp national soit un modèle pareil pour Haïti.

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