Île des Contrastes : Un Appel à l’Unité et à la Justice

Boukan News, 10/30/2024 – Sur l’île partagée d’Hispaniola, Haïti et la République dominicaine partagent une géographie, mais sont souvent séparées par des frontières de méfiance et d’injustice. Cette relation complexe, ancrée dans l’histoire, évolue entre solidarité et division. Aujourd’hui, cette fragilité est exacerbée par des politiques migratoires racistes qui ébranlent les liens humains et compromettent la dignité de milliers de familles haïtiennes.
Les blessures du massacre de 1937, orchestré par Rafael Trujillo et qui a coûté la vie à des milliers d’Haïtiens, sont toujours présentes. Ce chapitre sombre de violence inhumaine continue d’influencer la manière dont les peuples des deux nations se perçoivent. Mais cette histoire de souffrance est contrebalancée par une autre, celle de la solidarité et de la quête partagée de liberté, illustrée par la Révolution haïtienne qui inspira un mouvement d’émancipation pour toute l’île et au-delà.
Aujourd’hui, la frontière qui divise Haïti et la République dominicaine symbolise la séparation de deux peuples dont les cultures et les vies quotidiennes demeurent pourtant inextricablement liées. Malgré leurs connexions profondes en matière de langue, de musique, et de traditions, les tensions raciales et les politiques migratoires strictes continuent de raviver des divisions douloureuses. Le sentiment anti-haïtien, alimenté par des stéréotypes historiques et des préjugés, se manifeste de manière inquiétante dans les lois migratoires dominicaines.
Avec la promulgation du décret 668-22, qui facilite les expulsions en masse des citoyens d’origine haïtienne, et de la Sentencia TC 168-13, la République dominicaine institutionnalise des politiques qui privent de nombreux Dominicains d’origine haïtienne de leur nationalité. Ces lois imposent des restrictions sévères aux personnes ayant des origines haïtiennes, leur refusant l’accès aux droits fondamentaux et les exposant à des risques d’expulsion. La Sentencia a ainsi laissé des milliers de personnes apatrides, sans protection légale ni appartenance nationale, violant leur dignité et leur droit à une vie stable.
Les politiques actuelles ont des conséquences dévastatrices pour les familles haïtiennes, affectant disproportionnellement les femmes et les enfants, souvent arrachés à leurs proches et contraints de vivre dans des conditions indignes. Ces pratiques de séparation familiale, d’expulsions collectives, et d’atteintes à l’intégrité physique constituent des violations flagrantes des droits humains et de la dignité humaine. Il est crucial que la République dominicaine mette fin aux politiques de migration racistes qui compromettent la sécurité et l’intégrité des familles.
Pour avancer vers un avenir de coexistence pacifique, le président Luis Abinader doit non seulement abroger ces décrets injustes, mais aussi œuvrer pour une politique migratoire fondée sur le respect de la dignité humaine et des droits fondamentaux. Un traitement humain pour les migrants et la reconnaissance des droits des citoyens d’origine haïtienne sont essentiels pour prévenir un cycle perpétuel de souffrance et de division.
Le destin des deux nations d’Hispaniola est indissociable—elles sont liées non seulement géographiquement, mais aussi culturellement et historiquement. Les blessures du passé ne peuvent être guéries qu’en construisant des ponts de solidarité et de respect mutuel. Un avenir de justice et de paix nécessite des lois qui reflètent la fraternité et non la ségrégation, un engagement pour des politiques qui embrassent l’humanité partagée. Ensemble, Haïti et la République dominicaine peuvent devenir un modèle de réconciliation et de progrès, où l’unité triomphe de la haine et où la dignité de chaque être humain est protégée.
Pierre Richard Raymond, professeur
Pierre Richard mes felicitations Mon cher.c est Marie carmelle jerome une ancienne du earlier
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Bonne annee