Haïti, une République Gaspillée !
Par Joel Leon
L’international a fait échouer Haïti. Ils sont dangereusement méchants, les prétendus amis d’Haïti. Dès la naissance de la première épitre nègre indépendante du monde, la France et toute la cohorte occidentale ont foulé Haïti avec une dette scandaleuse. « Au minimum, la France devrait rembourser plus de 28 milliards de dollars à Haïti aujourd’hui », pour répéter le célèbre économiste français, Thomas Piketty [1]. Il a fallu plus de 125 ans, soit en 1950, pour éponger cette arriérée injuste et criminelle. Quand Jean B. Aristide, président d’Haïti en 2003, avait soulevé cet abus de deux siècles à la face du monde, la France et Les USA étaient venus le cueillir comme un oiseau pour le transporter manu militari en Afrique où il devrait mourir, si ce n’était de l’indulgence du premier ministre de la Jamaïque, Percival Noel James Patterson, associé au président de l’Afrique du Sud, Thabo Mvuyelwa Mbeki. De grâce, « l’histoire est têtue » et nous n’oublierons jamais !
Pendant toute l’époque de « La Société des Baïonnettes », l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et les Etats-Unis d’Amérique se joignaient les mains pour effondrer ce qu’il y a de plus grands chez « La race supérieure de l’Afrique », pour parodier Jean-Baptiste Donatien Rochambeau. Je n’oublierai jamais les cris d’élégie du grand poète Oswald Durand : « Nous jetâmes l’argent, le front haut et l’âme fière, ainsi qu’on jette un os aux chiens. » Les détracteurs du pays sont des animaux sauvages. Je le dis à tous et à toutes : cette race d’hommes ne disparaîtra point. « Haïti renaîtra de ses cendres. »
Arrivés en 1934, les Américains disaient laisser un pays institutionnalisé où rien ne serait fait comme avant. En fait, ce qui a changé, c’est qu’on a mis fin aux prétentions démesurées des « Merisier Jeannis » d’accaparer le pouvoir politique sous la bravade des baïonnettes.
Pendant la 2ème guerre mondiale, conformément au nouveau crédo « civilisateur » de « l’occident chrétien », Elie Lescot, président de l’époque, déclara la guerre aux pays de l’axe avant toutes les autres nations de l’hémisphère, incluant « United States of America». Le butin de guerre d’Haïti, sous forme de vivres alimentaires et autres (des figues bananes, des fibres de sisal, etc), est estimé à 1 million de dollars de l’époque.
Comme récompense, en moins d’une décennie, le pays fut occupé en deux fois (1994 et 2004) et placé sous le chapitre 7 de la charte des Nations Unies pour combler le tout. La mort dans l’âme, le peuple haïtien résiste et subsiste. Pour recevoir le dernier coup de grisou, en 2011, les Clinton plaçaient Michel Martelly au pouvoir, en lieu et place de l’intelligence, que représentait Myrlande Manigat.
Aujourd’hui, quoique en 2021, presqu’un quart du 21eme siècle, le gaspillage d’Haïti se poursuit !
Cette fois-ci, les événements prennent une allure de génocide. On dirait que nous sommes à la veille d’une catastrophe, où la raison se joint à la folie, pour endiguer le gaspillage des deux siècles passés. Si personne ne l’exprime par des mots, le comportement de chaque haïtien laisse entrevoir un attentisme latent. Comme une sorte de réveil dont seuls les initiés du « Bois-Caïman » connaissaient le secret. Un jour sempiternel s’amène, juste une journée, mais qui s’étendra sur des millénaires.
Ce pays a tout connu. Les occupants ont tué, massacré, volé, violé, kidnappé, mutilé…comme bon leur semble. A l’instar d’une vidange, le sang a imbibé la terre, filtré jusque sous les racines des arbres pour mouiller les os desséchés de nos ancêtres. La prophétie s’accomplira !
J’ai regardé une vidéo sur l’internet où un gang recrutait des jeunes, filles et garçons, comme s’il s’agissait d’un camp militaire conventionnel. L’image contient en soi un message énigmatique que les profanes ne peuvent révéler. Pourtant, c’est le signal d’un combat qui se dessine à l’horizon. Ce sont des guerriers qui se préparent à entrer en conflit. D’autres s’organisent spirituellement. Mais, il y a une constante : la grande guerre qui s’annonce depuis des décennies est à deux pas.
Les pillards de la république, étrangers et locaux, ne saisissent pas le langage du moment. Au contraire, ils l’attisent par des actes odieux, ce qui précipitera leur déconfiture. Ils veulent d’une autre constitution juste pour résilier la clause dessalinienne que la poussière de la terre d’Haïti appartient seulement aux fils et filles de sang. Ils entendent organiser des élections « malachong », bien que des massacres se produisent sporadiquement selon les instructions du régime de facto.
Ils ont gaspillé Haïti, un si beau pays, un si brave peuple. Cependant, elle renaîtra !
Joel Leon
Référence :
[1] Le Nouvelliste, 20 janvier 2020 : « Au minimum, la France devrait rembourser plus de 28 milliards de dollars américains à Haïti aujourd’hui », soutient le célèbre économiste français Thomas Piketty. Une interview dirigée par le Dr en économie, Mr Thomas Lalime. https://lenouvelliste.com/article/211316/au-minimum-la-france-devrait-rembourser-plus-de-28-milliards-de-dollars-americains-a-haiti-aujourdhui-soutient-le-celebre-economiste-francais-thomas-piketty.