Haïti : Problème d’image ou de gouvernance ?
Par Joel Leon
Haïti n’a pas un problème d’image. Elle a un embarras de gouvernance !
L’infatigable Jacqueline Charles, journaliste de « Miami Herald », a publié un papier très révélateur sous le titre « Haïti est à court d’argent et a un problème d’image. Le gouvernement dépense des milliers pour y remédier. »
C’est un faux problème. 1804 est l’image indélébile d’Haïti, et cela durera éternellement. Les dirigeants actuels, comme ceux d’avant, ne font que gaspiller les maigres ressources nationales qui devraient être mises à la disposition des masses populaires pour que celles-ci puissent vivre mieux. C’est encore une autre manifestation de l’inhumanité des dirigeants de l’état : Ils mettront en gage l’acte de l’indépendance d’Haïti juste pour s’accrocher à leur poste. Cette obsession du pouvoir, de tout vendre ou de tout planer est le réflexe de la peur qui accapare les serviteurs du régime en place. Ils savent pertinemment que leurs places sont en prison au terme de leur règne. Donc, ils s’accrochent à la fonction publique comme si leurs vies en dépendent. Ils ne reculeront devant rien !
Selon la révélation de Jacqueline Charles, le régime de Port-au-Prince verse au moins 804.000 dollars US pour faire lobby aux USA. Cette somme ne représente rien de la dépense gouvernementale à l’extérieur comme à l’intérieur du pays pour monnayer des appuis politiques. Jovenel Moise s’achète les services des firmes européennes aussi pour convaincre, par exemple le « Quai d’Orsay », afin que la France ait une autre appréciation de la politique de son gouvernement.
A l’intérieur du pays, spécifiquement au niveau des médias, il s’agit du scandale du siècle. Il y a une station de radio dont l’ex premier ministre du PHTK, Laurent Lamothe, utilise souvent les services. Elle reçoit près d’un million de dollars américains par mois rien que pour faire de la propagande.

On compte des « « commentateurs radiophoniques » qui circulent avec des contrats de plusieurs millions de gourdes dans leurs poches. Ce sont eux qui donnent des contrats publicitaires à certains directeurs de media. C’est le monde à l’envers !
Il y a une meute de supporters du régime qui ne travaillent plus, au moins officiellement, pour Jovenel Moise. Cependant, ces hommes et femmes sont en possession de matériels roulants de l’état. Ils distribuent des liasses de billets à divers groupes armés du pays, lesquelles sont connues sous le label « base ». Ils s’appellent Fednel Monchery, Magalie Habitant, Richard Duplan…Ils servent de liaison entre le pouvoir et les gangs qui sèment la mort partout en Haïti.

Les compagnies de lobby, telles que « Mercury Public Affairs », « Patino & Associates », « Latin America Advisory Group » …et celles de l’Europe amassent des fortunes inutilement au détriment des pauvres familles haïtiennes.
Le Miami Herald a cité le cas de Reginald Boulos qui a pris l’initiative d’engager son propre groupe de lobbyistes. Cependant, Jacqueline Charles a omis de mentionner les sommes d’argent dépensées par le groupe Bigio & CO. pour s’assurer du maintien de l’immature et l’incompétence au pouvoir en Haïti.
L’ambassadeur de facto d’Haïti à Washington, Bocchit Edmond, est un ange du mal. Il supporte tout ce qui est contraire au bien-être de la nation haïtienne. C’est pour cette raison qu’il a troqué son costume de chancelier à celui d’ambassadeur. Il veut être là où l’argent coule à flot. D’ailleurs, il est bruit qu’il est en possession d’une source intarissable d’argent pour faire du lobby et dépenser comme bon lui semble, sans avoir de compte à rendre à personne. En plus, Mr Bocchit Edmond répond directement à Jovenel Moise sans passer par Claude Joseph, son ministre de tutelle. On peut imaginer l’étendue du gâchis !

C’est un groupe de pillards professionnels, dotés d’un statut légal, qui confisquent le pouvoir en Haïti. Ils ne font rien de grandeur, sinon que voler, gaspiller et démontrer leur incompétence à tous les niveaux. Si le gouvernement veut donner une autre image au pays, qu’il commence par appliquer les grands principes administratifs dans la gestion de la chose publique. Investir dans l’éducation des jeunes afin de les contraindre à se rendre massivement au Chili, au Brésil, en Dominicanie…pour se faire humilier. Augmenter la production nationale par des mesures audacieuses et rationnelles…ce seraient des actions positives qui changeraient l’image d’un pays, non pas les mensonges éhontés des lobbyistes.
Ces derniers s’enrichissent; le peuple s’appauvrit, et le gouvernement vole tout. Une équation pour que le pays soit classé comme le plus laid du monde !
Joel Léon