Haïti : Entre la Diplomatie du Chaos et la GANGolution*. –

Boukan News, 03/18/2024 – Le feu ! Le sang ! Les pleurs ! En Haïti, ces exclamations déchirantes ne manquent pas. Elles assaillissent les cœurs à toute heure. Et, c’est toute la sphère sociale qui en a peur. Les assauts décrivent un climat d’enfer qui va croissant sur la terre de Dessalines. C’est un baromètre politique intenable, saturé d’incertitudes, qui est aujourd’hui mesureur de l’avenir du pays.
En réalité, l’odyssée du peuple haïtien est d’origine diverse, mais porteuse d’une constante choquante : l’instabilité. Car, les périodes politiques se succèdent ; chacune pourvoit son lot de caprices. Cependant, la crise actuelle demeure fabuleuse. Cette dernière turbulence est zygotée* depuis des lustres, mais a vu le jour au lendemain de l’assassinat du président Jovenel, le 7 juillet 2021. Le frustrant, c’est qu’on ne peut déceler les vrais artisans de cette stagnation.
Les analystes n’ont pas eu tort de censurer l’Oncle Sam pour son ingérence hardie ; on y voit même une diplomatie conçue expressément pour certains pays à ressources minières et stratégiques. En témoignent les massacres au Congo-RDC, les croisades dans le Sahel où le Burkina, le Niger et le Mali [l’AES] sont les principaux concernés.
Cette Diplomatie du Chaos s’applique en Haïti à travers des gangs caciqués dans des repères spécifiques. Ces seigneurs de frayeur exécutent des innocents et détruisent surtout des bâtiments logeant des institutions de l’État. Parmi ces logis, on compte des commissariats de police et des facultés de l’Université de l’État ; même l’aéroport principal a essuyé des coups de feu.
D’une importance égale, les bandits ciblent des biens privés. Nonobstant, les richissimes sont visés à peine. C’est la classe intermédiaire qui est jusqu’ici décapitalisée. Ce constat aide à retracer les doigts d’un instigateur cruel, mais adroit et objectif. À l’œuvre, ce mentor félon fédère les gangs en G-9 et les refédère en Viv-Ansanm [Vivre-Ensemble].
Le modus operandi illustre qu’il existe un plan de déstabilisation en cours. D’ailleurs, l’émissaire du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Helen Lalime, avait revendiqué, sans vergogne, la naissance de la fédération de bandits. C’est qu’en Haïti on assiste à l’application d’une politicaillerie internationale : destruction des institutions pour la faillite de l’état afin de mieux piller les richesses du sous-sol haïtien. C’est une conjonction qui relie la Diplomatie du Chaos à la GANGolution.
GANGolution*=la pseudo-révolution des gangs ; Zygotée*= vient du mot zygote, conception
Prof. Jean-Rony Monestime André, Seton Hall University, NJ
Email: Jean-Rony.andre@shu.edu