Et si Toto participait aux élections que parlait Henri…

Esau Jean-Baptiste, prof

                                                                                             

Et si Toto participerait aux élections que parlait Henri…

 

                                                                                                              Il serait automatiquement le candidat idéal pour le statu quo local et international. Il le serait puisqu’il y a longtemps dans ce pays, que l’expérience dans les affaires de l’État, les valeurs morales et formations académiques ne sont plus des exigences pour devenir chef. Oui, ni la prison, ni aucun casier judiciaire et son passé de criminel ne saurait l’empêcher de briguer un poste électif. Au contraire, avec des chiens de garde du système à force de grands moyens économiques et politiques, il serait plus facile pour un CEP illégal de légaliser des bandits légaux ou des candidats immoraux, incompétents avec des casiers judiciaires comme celui de l’ancien chef du FRAPH.

          Quand diriger ce n’est plus prévoir ou de préférence quand la politique n’est plus « l’art de rendre possible ce qui est nécessaire, », donc dans des élections illégales sous le couvert d’un CEP non crédible et des gangs armés dans tout le pays, il ne faut pas attendre à des hommes et des femmes compétents dans des postes qu’il faut. Mais, pour qu’on puisse continuer, comme au Pont Rouge le 17 octobre 1806, à la ruelle Vaillant le 29 novembre 1987 et durant le coup d’État de septembre 1991 à massacrer et tuer le rêve des gens dans les quartiers populaires, il faut donc, par tous les moyens, faire équipe à ce fils de vipère, qu’est Toto.

          Pour ce faire, dans un premier temps, ce criminel, déchargé de ses charges affreuses, puis devenu candidat aux élections déshonnêtes, malhonnêtes des bandits légaux, serait finalement se faire sélectionner le jour du scrutin sous les rafales d’armes automatiques des G9.  Pour avoir été un ancien joueur de l’équipe des escadrons de la mort de 1991 à 1994, aujourd’hui, les hommes de mains qui sèment le deuil dans les familles haïtiennes, auraient besoin, dans le cadre de la destruction de ce qui reste du pays, d’un criminel de la trempe de Toto pour former le « dream team » des malfrats.

          L’état de droit ou l’exercice démocratique est irréconciliable avec l’impunité.  « Lorsqu’un crime de droit international est commis, la justice voudrait que les coupables soient condamnés et les victimes indemnisées. »  Pourtant, dans l’Haïti dirigée par des bandits légaux « il arrive que les bourreaux ne soient pas inquiétés et que les plaintes des victimes restent lettre morte : c’est ce qu’on appelle l’impunité. » Dans le cas du chef de FRAPH, et ceci comme tant d’autres criminels dans ce pays, les causes de l’impunité sont et seraient multiples, à savoir : d’ordre politique que juridique.

          Lorsque règne l’impunité, les bourreaux sont de plus en plus arrogants. Ils pensent qu’ils sont capables de tout faire. Comme ils ne sont pas punis pour ses actes criminels, certains sont en effet, n’ont seulement libres de recommencer, mais, comme dans le cas de Toto, ils rêvent aussi de briguer des postes électifs. Pendant que d’autres, interprètent « cette permissivité comme un encouragement à commettre davantage de violation. »  Ainsi, « l’impunité érode les droits humains et la justice dans leur ensemble. Elle maintient un climat délétère dans lequel aucune paix durable ne peut s’épanouir, » surtout avec un déshonorable Toto au sénat de la République.

 De deux, l’une

 Deux considérations.  Si définitivement, il choisirait de se présenter comme candidat à la Chambre des députés ou du Sénat, comme rien ne pourra l’empêcher de devenir bandit en costume, donc, ce serait l’honorable Toto au 51e Législature.

          Mais, si pour des raisons personnelles, au dernier moment, l’ancien chef des bandits des années 90 choisirait l’autre option à savoir : légiférer comme bandit armé, à court terme, il pourrait, vu son passé d’ancien criminel notoire, très utile au statu quo local et international qui chaque jour, et ceci depuis plus de deux siècles, montent très haut leurs barricades sociopolitiques dans le pays.

          D’autre en plus, il n’y aurait pas trop de différences entre un parlementaire mafieux en costume qui légifère (négocie) au Bicentenaire à l’encontre des masses populaires et un chef bandit armé au Village de Dieu qui continue dans le mal à kidnapper, violer et, au finalement faire couler du sang des innocents à Martissant sans raisons.

          En ce faisant, comme Roger qui était en mission après sa rentrée au pays en 1990, et Guy en 2004, il y aurait toujours de sales besognes pour quelqu’un de la trempe de Toto qui est un expert dans le mal.  Cette fois-ci, pour un salaire beaucoup plus élevé que 700 dollars américain, il serait trop content de continuer la version inachevée du mouvement d’escadron de la mort de FRAPH durant le coup d’État de septembre 1991.

          Ainsi en coiffant le G9, le commandant Toto déclarerait à quelques heures du scrutin d’Henry : nous G10 et alliés, en tant que défenseurs des affairistes politiques et économiques du pays, nous sommes prêts à répéter d’autres massacres pour garder le pouvoir.

          Mais de toutes les préoccupations, quand pour un poste électif, le politicien négocie son honneur familial et idéologie politique à tout prix, donc participer aux élections dans un pays où les gangs armés imposent leurs propres lois de gouvernance machiavélique à toute une population, c’est danser politiquement dans un tête-à-tête une longue musique boléro avec des récalcitrants de mauvaises odeurs, des criminels notoires qui sont prêt à tout, y compris répéter de multiple d’autres ruelle Vaillants.

          Dans leur urgent besoin d’arriver au pouvoir à tout prix, la majorité des politiciens haïtiens, dans bien des cas, ne font pas une idée des risques et des conséquences surtout négatives qui peuvent en découler quand, au nom d’une démocratie occidentale, ils rencontrent des hommes de main dans leur haine de l’âme méchante pour continuer dans des sentiers obscurs et ténébreux du crime, à savoir : faire couler le sang des gens dans les quartiers populaires.

Alors, à bon entendeur, salut.

 Prof. Esau Jean-Baptiste

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