Et si le choix de Michaëlle Jean a la présidence de la FHF faisait partie d’une visée pilote qui abrite un plus gros plan !

« Il faut comprendre pour anticiper et aussi pour ramener du sens au monde. Que les cris des tyranneaux de la pensée cessent de tétaniser nos esprits. Sinon, par omission, nous aurons laissé s’installer de nouvelles frustrations grosses d’exaltations macabres, nous aurons arrosé le terreau où poussent ces contentieux passionnels. » (Christiane Taubira)

Par Joel Leon

La Fédération Internationale de Football Amateur FIFA vient de nommer l’ancienne gouverneure du Canada, Michaëlle Jean, comme présidente du comité de transition de la Fédération Haïtienne de FootballFHF. Naturellement, cela a créé un tollé sur le plan national. À rappeler que le football haïtien est en crise depuis le scandale sexuel dans lequel l’ancien président, Dadou Jean Bart, a été impliqué, investigué, épinglé, puis radié à vie de toute participation footballistique par la FIFA.

Les critiques portées contre le choix de Mme Michaëlle sont nombreuses, les raisons multiples avancées font beaucoup de sens, pour la plupart. Par exemple, elle est totalement ignorante du football global et plus particulièrement, celle d’Haïti. Certains dénoncent même l’ingérence flagrante de la FIFA…Ou sont passés les grands connaisseurs du football national !

Si la nomination n’était pas entourée d’un ensemble de conjectures et interrogations, cela aurait pu être une bonne entreprise pour le football national. En profitant du statut de méga-star de l’ancienne gouverneure pour introduire la sélection nationale vers de nouveaux horizons, jusque-là inconnus, pour exposer des talents haïtiens. Malheureusement, il y a trop de zones d’ombres.

Pour ma part, ce qui est intéressant de savoir, c’est ce qui est caché derrière le choix de Michaëlle. D’abord, une femme de si grande renommée internationale, qu’est-ce qu’elle est venue foutre dans une galère pareille, ou elle a tout à perdre.

La FHF est l’une des plus pauvres du monde, Il n’y a pas d’argent à amasser. Michaëlle est déjà mondialement fameuse, le titre de présidente d’une laconique fédération de football n’ajoute rien à sa carte de visite ni son palmarès. Est-ce par amour pour son pays d’origine ? Je trouve cette approche trop simpliste, car elle pourrait aider dans d’autres domaines beaucoup faciles pour elle, comme ancienne gouverneure. Pourquoi aujourd’hui !

Je pense qu’il y a d’autres motivations qui méritent d’être prises en compte !

Michaëlle Jean se passe de présentation, elle est très respectée en Haïti. À partir de sa personnalité admirée et admirable, on peut tout essayer sans qu’on en aperçoive toutes sortes de théories que certains acteurs internationaux ont l’habitude de concocter en privée à propos d’Haïti.

Une forte majorité d’opinions sur le plan international pense que la seule solution pour arriver à stabiliser Haïti est l’application d’un plan de mise sous tutelle pour une période indéfinie. On placera un individu venu de l’étranger, probablement une personne d’origine haïtienne, ou venant d’un autre pays, et mandaté par les Nations-Unies pour prendre les choses en mains. Il y a des antécédents sérieux a ce propos.

Je me souviens du discours d’adieu de l’ambassadeur américain en Haïti, Brian Dean Curran, un beau soir de Juillet 2003. Dans lequel, il avait accusé les élites haïtiennes, spécifiquement économiques et politiques de l’échec d’Haïti. Tout, sous les applaudissements des hommes d’affaires et politiciens qui étaient présents. Pour ensuite prodiguer des remèdes au mal chronique de la république, le plus retentissant fut une invitation à remettre la gestion du pays aux cadres haïtiens compétents et expérimentés de la diaspora.

Moins d’un an après, soit en février 2004, après le départ forcé de Jean Bertrand Aristide du pouvoir vers l’Afrique. L’administration de George Bush plaça Gérard Latortue au pouvoir. Un ancien fonctionnaire des Nations-Unies qui vivait depuis près de 40 ans à l’étranger. On l’applaudissait !

Donc, à partir de ces récents rappels historiques, je pense que le choix de Mme Michaëlle Jean à la tête de la FHF peut être un projet pilote qui permettra à l’international d’expérimenter un plan de jadis en Haïti : La banalisation de 1804 qui avait consacré l’entière libération de la « première épitre de nègres » sur la surface du globe. Le succès du projet de Michaëlle Jean ouvrira la voie à la mise sous tutelle totale de la république d’Haïti.

Il est possible qu’elle soit au courant du plan et grassement payé pour l’initier. Elle gagne gros. Elle entre dans l’histoire pour sa contribution à stabiliser et moderniser Haïti. Enfin, Mme Michaëlle n’a rien à perdre.

Joel Leon

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *