Conseil Présidentiel de Transition-CPT : un an, c’est déjà trop !

Boukan News, 04/23/2025 – Un an déjà pour un Conseil Présidentiel de Transition dans un pays qui chaque jour n’a cessé de compter ses morts. Et pour la plupart des cadavres victimes d’atrocités de la part de leurs tueurs.
Un an déjà pour un Conseil Présidentiel de Transition sans direction aucune vers un retour à l’institutionnalisation politique, dans un pays qui chaque jour les autorités n’ont cessé de perdre leur autorité, par absence de gouvernance réelle, du fait des territoires perdus. D’après un décompte du journal en ligne « Le Relief Inter », on recense à date 64 territoires perdus. Et, paraît-il, le Conseil Présidentiel de Transition semble remporter la palme d’or.
Quelle ironie de l’histoire au moment même où le pays est censé administrer par une large coalition de partis politiques, d’organisations et c’est à ce moment-ci que la gouvernance est la plus exécrable, la plus chaotique, la plus humiliante. Les scandales en matière de corruption deviennent monnaie courante et s’imposent comme la norme.
Et malheureusement, aucune action concrète de la part de ces organisations constituant le CPT, qu’elles soient politiques ou de la société civile pour se démarquer de leur représentant, au sein de cette structure protéiforme qui nous engloutit.
Chaque groupe/entité se replient sur soi-même et profite des avantages (un directeur général, un effacement d’écriture pour un prêt, un poste à l’étranger, un contrat bidon, un bandit légal réhabilité, un blocage d’un dossier de justice…) qu’il peut bénéficier dans l’appareil étatique depuis les ressources financières, les espaces d’influence et leur positionnement pour les élections générales à venir. C’est une véritable entreprise commerciale politique.
Partant de la formule « tout moun jwenn », certains démagogues des organisations constitutives du CPT se gargarisent d’expressions creuses dans la presse pour nous donner l’impression qu’ils s’opposent à la mauvaise gouvernance et à la gestion désastreuse du pouvoir.
Malheureusement, ce vide du pouvoir laisse le champ libre aux apprentis sorciers, aux nageurs en eaux troubles, aux brasseurs d’affaires. Des repris de justice, des dealers, des faussaires… Ils croient pouvoir se faufiler pour combler le vide. Pèp la deja di epi li klè sou sa, li pap kouri pou lapli pou vin tonbe nan gran rivyè. Ces bandits à cravate qui manipulent les bandits à sapate, principales causes de nos malheurs, même si la nature a horreur du vide, doivent être bannis de la gestion de la République.
Comme à leur habitude, ils nous prennent toutes et tous pour des canards sauvages.
Et toujours comme â leur habitude, ils pensent qu’au nom du peuple, de sa misère et de sa naïveté tout est permis.
Nous leur disons aucune mauvaise gouvernance et gestion désastreuse, n’est admissible. Elles conduisent le pays dans l’abîme et le peuple dans un désespoir sans lendemain.
Cette année de pouvoir du CPT, par ricochet de la faune politique haïtienne doit être considérée comme le summum de la débâcle des élites haïtiennes à tous égards et de l’échec d’une certaine communauté internationale qui a toujours voulu nous considérer comme un pays cobaye pour ces expériences en matière de gouvernance au rabais, d’alignement des élites et de pillage de ressources.
Marcel Poinsard Mondésir
Photo: RFI