Clarens Renois : Est-il naïf, un idiot ou un calculateur?

IClarens Renois : Est-il naïf, un idiot ou un calculateur?

Par Joel Leon

Les déclarations de Clarens Renois, journaliste de jadis, converti en politicien, expriment toute la laideur de la politique et justifient la position de ceux qui refusent d’y pactiser. Le leader du parti « Union Nationale pour l’Intégrité et la Réconciliation» (UNIR) a fait une déclaration tonitruante sur la position adoptée par l’ensemble de l’opposition qui refuse de négocier avec le gouvernement de fait. ll a déclaré que « Les extrémistes qui refusent tout dialogue représentent un danger pour la démocratie. » De quelle démocratie dont il parle ?

Ce pays est dirigé par une seule branche de l’État. Les deux autres entités sont carrément mises de côté par l’exécutif qui n’a pas organisé d’élections régulières ; et, des  juges de la Cour de Cassation qui furent révoqués, l’un faisait même la prison. Aujourd’hui, trois d’entre eux sont en cavale. Le mandat du chef de l’exécutif arriva à terme depuis le 7 février 2021 dernier, mais il s’accroche encore au pouvoir. Et ceci, en dehors de tout cadre légal.  Il dirige le pays par coup de décrets : Près d’une soixantaine furent déjà adoptés. Pratiquement, Haïti ne fait plus partie de la communauté des nations démocratiques. C’est le totalitarisme dans tout son ridicule qui la dirige. Clarens Renois, un individu de la classe moyenne en « perpétuel transfert de classe », n’a pas les yeux ou la compréhension pour voir ce qui est en cours dans le pays. Est-ce de la naïveté ?

« La naïveté est une façon de vivre intelligemment le présent », d’après Gustave Parking. C’est-à-dire une façon d’agir juste pour plaire à un ou plusieurs groupes d’intérêts qui ont ouvertement un penchant pour les naïfs. La bourgeoisie haïtienne a naturellement ce penchant pour attirer les naïfs. C’est ainsi que François Duvalier fut accepté au détriment de Louis Déjoie et de Clément Jumelle. Clarens Renois, un habitué de la bourgeoisie, le sait très bien par expérience pour avoir été son lèche-cul ! pendant des années.

Renois faisait ses armes journalistiques au sein de la « Radio Métropole », une station considérée péjorativement, mais à raison, comme la voix de la bourgeoisie en Haïti. A part quelques rares exceptions, tous ceux qui y travaillaient , ont connu des déformations du type “Tchoul boujwa”, une expression locale  savamment utilisée  pour décrire les traîtres ou ceux qui abandonnent totalement leur appartenance de classe/race pour aider la bourgeoise à bien mener son combat contre les intérêts populaires. Tout ceci, en échange de quelques miettes qu’ils bouffent avec satisfaction.

Joe Damas

Clarens Renois faisait ou fait encore partie de ce groupe d’hommes. Il y avait Joe Damas, entre temps. Il n’est plus. Celui-ci rêvait de devenir un millionnaire grâce à la politique. C’est ainsi qu’il se mettait au service des régimes militaires répressifs qui badigeonnaient le pays de honte. Avant lui, il y avait eu un certain Jean Camille qui avait été l’idéologue du  Conseil National de Gouvernement de l’après Baby Doc. Il est mort aussi, mais pas avant d’amasser une forte somme d’argent. Le seul d’entre eux_ à ce que je sache, qui avait toujours gardé une certaine verticalité dans ce cercle vicieux_, était Marcus Plaisimond.

Le dernier en date de cette équipe fut le Rotchild François Junior. Il fut le ministre de la Communication de Michel Martelly, en fait, son porte-parole. Un beau jour, devant un parterre de monde, l’ancien président déclara que François « était à l’école pour apprendre à mentir aux gens ». Le pire, il n’avait pas démissionné sous le coup. Il en avait même réagi avec un rire moqueur, comme si Martelly était en train de blaguer.

Rotchild Francois Jr, ancien porte-parole de Martelly

La Radio Métropole produit, depuis des années,  ces énergumènes dont notre fameux journaliste-politicien, Clarens Renois !

Tous ces « journalistes » prostitués, sans exception aucune, ont deux astuces en commun. Ils s’expriment et lisent très bien dans la langue coloniale, le français. Au micro, ils s’amusaient à imiter Michel Drucker, le fameux animateur des festivités culturelles tenues au Champs-Elysées, en France, et d’autres commentateurs francophones. A part cela, ils sont vides comme des tonneaux.

Ils n’ont pas d’idées novatrices/personnelles. Comme des perroquets, ils répètent des clichés, des phrases et d’autres balivernes…juste pour épater la galerie.  Clarens Renois est le prototype du genre « faux-bourgeois» ou un petit bourgeois qui a de honte son humble origine.

Ce sont des menteurs pathétiques. Pour eux, la langue gauloise est plus qu’un moyen de communication. C’est une arme redoutable maîtrisée, aiguisée à la perfection pour tromper les filles et fils du peuple. Parce qu’en Haïti, tristement, la connaissance est liée au parler français. Ce que Clarens Renois ignore, c’est « qu’aucun vrai héros n’a pris naissance dans le mensonge » !

Sean Penn, célèbre acteur cinématographique américain, a déclaré que « Trump a déclenché la révolution de l’idiotie.»  Je pense que Michel Martelly a ouvert la « boite de pandore » en Haïti en matière d’idiotie. Cette défilée d’hommes politiques sans scrupules sur la scène politique est un signe clair que la société haïtienne est beaucoup plus malade qu’on l’avait pensé auparavant. L’idiotie n’a rien à voir avec l’analphabétisme. L’analphabète est innocent. Fort souvent, son humanité efface sa limite académique. D’autant plus qu’il n’est pas bête. L’idiot haïtien est composé d’académiciens et de semi-analphabètes. Ce sont eux qui ont catapulté le pays dans cette vacuité défaitiste où tout semble converger vers le désespoir.


Sean Penn’s Haitian Relief Organization (Daily Mail)

Clarens Renois fait partie de cette catégorie d’individus qui ne considèrent aucune autre option de s’enrichir facilement que le pouvoir politique. Ils auraient pu être aisément de célèbres  dealers de drogues  également. Ils sont prêts à accepter des postes à n’importe quel prix. Ils rampent comme des chenilles dans les missions diplomatiques, dans les ministères, au parlement, au palais national…Ils ne croient en rien ; ils ne défendent  aucune cause et ne respirent que pour  le ventre et le  bas-ventre.

C’est une conception très répandue en Haïti. Il n’y a plus d’espoir. Donc, chacun essaie de profiter des maigres ressources nationales pour se la couler douce dans le pays ou ailleurs. Ceux qui souffrent dans les bidonvilles et dans les milieux ruraux ne les concernent pas. Ils n’ont pas de conscience. Ils sont immoraux. Dépourvus d’humanité, ils planifient le génocide de tout un peuple.

Le comportement de Clarence Renois est le résultat d’un calcul politique froid. Il correspond à une demande du Core Group qui préfère les hommes/femmes politiques vils dits modérés, parce que, très souvent, ils n’ont pas de rêves de grandeur, sinon leurs poches.  L’international fait la promotion de cette catégorie de dinosaures. Il investit dans leur carrière politique et professionnelle. « Quand on ne sait pas où l’on va, on prend n’importe quel chemin », c’est le prototype de la réaction !

La diabolisation de tous ceux qui refusent les négociations que prônent Jovenel Moïse fait partie d’un plan politique de les discréditer devant l’opinion publique haïtienne. En réalité, ceux qui détruisent le pays sont exactement les profiteurs des ressources nationales, mais pas ceux qui revendiquent de meilleures conditions de vie pour la population. C’est une méthode classique de se faire passer comme des artisans de paix, mais qui condamne plusieurs générations de personnes à la mendicité, la faim, l’analphabétisme et à la mort lente.

Jovenel Moise (photo AP)

Donc, la sortie de Clarens Renois ne relève pas de la naïveté, ni de l’idiotie, mais bien un calcul politique froid visant à se complaire à une demande concoctée par des profiteurs nationaux et internationaux. L’objectif de cette démarche est de perpétuer leur longue mainmise sur les institutions nationales pour mieux s’approprier des richesses minérales du pays. Pour y arriver, il faut des individus de la trempe de Jovenel Moise, Clarens Renois…au timon des affaires à tous les niveaux décisionnels de l’État. C’est-à-dire, dans la hiérarchie des trois pouvoirs, dans les universités et dans toutes les structures sociales et culturelles nationales pour relayer la propagande antinationale.

Que la volonté du Dieu tout-puissant soit faite !

 

Joel Leon

 

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