BIDEN AU SOMMET DU G7

BIDEN AU SOMMET DU G7

 

Par Ducasse Alcin

Cette semaine, le voyage qu’il entreprend en Europe pour participer au sommet annuel du G7, sera une occasion pour Joe Biden, de prendre son baptême de feu sur la scène internationale comme président. J’ai bien dit comme président, car l’intéressé est un vieux dinosaure qui s’y connait très bien dans les us et coutumes diplomatiques. Car, il est l’un des rares chefs d’État à posséder un Curriculum Vitae politique si bien garni.

Joe Biden au sommet du G7 (Photo: The Press Stories)

Président Biden aura, sans conteste, du pain sur la planche, car les objectifs qu’il vise sont titanesques. Son agenda comprend les points ci-dessous.

—-Premièrement : il devra œuvrer à redorer le blason des États-Unis aux yeux du reste du monde.

En effet, l’image du pays en avait pris un sacré coup durant les quatre dernières années. C’était dû au comportement iconoclaste et ubuesque de son prédécesseur, Donald Trump qui, dans son acharnement à promouvoir une image exceptionnaliste et unilatéraliste des États-Unis, avait du même coup oblitéré les alliés traditionnels des Américains en Europe, tant en paroles qu’en actions, au profit de la Russie envers laquelle il se comportait en dévot pathétique.

Cette première manche ne sera pas la mer à boire pour Joe Biden, si l’on en croit l’ambiance de convivialité qui ponctuait le chassé-croisé entre lui et les autres chefs d’état que nous montrait la télé ; au lever de rideau de ce sommet. Cela offre un net contraste par rapport aux années précédentes où ces genres de rencontres finissaient sinon en eau de boudin du moins de façon tendue. Un bon augure donc sur le regain de confiance chez les alliés européens envers cette nouvelle administration.

Biden et son epouse au sommet du G7 (Photo: Yahoo Actualites)

—-Deuxièmement, et c’est le plus coriace des défis auxquels il aura à faire face : trouver la bonne formule pour contenir l’impétueux président russe, Vladimir Putin. Les pommes de discorde qui existent entre les deux pays sont astronomiques. L’immixtion de plain-pied de la Russie dans les élections américaines, le piratage électronique, la question de l’Ukraine et le dossier de Navalny sont entre autres autant de sujets houleux sur lesquels Biden se propose d’ouvrir un dialogue franc avec son homologue russe.

Vladimir Putin (Photo: Reuters)

—–Troisièmement : convaincre les pays industrialisés à s’engager un peu plus dans le combat contre le réchauffement climatique. Sera dans le menu des discussions une proposition enjoignant les pays participants à mettre de côté (chaque État membre) une enveloppe de 2 milliards de dollars afin de venir en aide aux pays en développement pour mieux lutter contre le phénomène.

Toutefois, il ne faut pas placer le curseur trop haut pour Biden. Il n’a aucune capacité prométhéenne qui ferait de lui le sauveur de la planète. Il aura beau se montrer différent de son prédécesseur dans le style, mais tout compte fait, s’agissant des intérêts américains il y a toujours cette uniformité de langage, peu importe l’appartenance politique du chef d’État.

Sommet G7 (photo: Sky News)

Toujours sur le volet du changement climatique, les propositions sont nobles et louables, je n’en disconviens pas, mais je mettrais un bémol pour comparer cela à la poursuite du Graal, quant à sa chance de faisabilité. Car, en ce qui concerne les engagements déjà pris en rapport avec le climat, les nations nanties ont toujours failli au maintien de leur promesse. On se souvient bien du protocole de Kyoto en 1995, les accords de Paris et tous les autres traités relatifs au climat qui ont tous fini dans les poubelles, alors même que le changement climatique continue de se faire à une vitesse ahurissante.

Pour que ces accords soient respectés, il faudrait faire une halte sur l’esprit mercantile du capitalisme dont le succès repose sur l’industrie lourde qui lui sert de châssis. Il faudrait aussi des mesures coercitives pour tout pays contrevenant à ces dispositions. Tant que ces engagements existent seulement sur un morceau de calepin, ils resteront toujours inopérants comme des vœux pieux. Souhaitons qu’il en soit autrement cette fois.

Ducasse Alcin

 

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