Le Dr Roland Joseph s’adresse au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur la crise sécuritaire en Haïti et propose le paradigme du nonkilling
Cet article a été rédigé par le staff du CCNPCS.
BOUKAN NEWS, 10/06/2025 – Genève, 2 octobre 2025 – À l’occasion de la 60e session du Conseil des Droits de l’Homme, le Dr Roland Joseph a porté la voix d’Haïti en exposant la gravité de la crise sécuritaire actuelle. Son intervention s’est tenue en présence de diplomates et de représentants d’organisations internationales et d’ONG.
Roland Joseph est membre du comité de recherche en sécurité et relations internationales « Nonkilling » du Center for Global Nonkilling (CGNK), une organisation internationale à but non lucratif bénéficiant du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies. Il est également fondateur et directeur exécutif du Caribbean Center for Nonkilling, Peace, and Conflict Studies (CCNPCS), un centre haïtien dédié à la promotion de la paix et à la transformation sociale inspirée du paradigme nonkilling.
Dans son allocution, il a mis en avant le paradigme du nonkilling, conçu par le Dr Glenn D. Paige dans son ouvrage Nonkilling Global Political Science, comme une approche indispensable pour transformer Haïti. Engagé depuis près de vingt ans dans la diffusion de cette vision, Roland Joseph a travaillé aux côtés du regretté Dr Max Paul, ancien doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université Notre-Dame d’Haïti, et du Dr Paige lui-même. En 2009, il a contribué à la traduction en créole haïtien du livre fondateur de Paige, rendant ce concept accessible au plus grand nombre.
Le Dr Joseph a dressé un tableau alarmant : près de 90 % de la capitale est sous le contrôle des gangs armés, qui tuent, enlèvent et bloquent les routes reliant les dix départements. Récemment, plus de 40 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été massacrées dans la commune de Cabaret. Le Grand Nord, l’Artibonite, le Centre et le Grand Sud sont aujourd’hui coupés de la capitale, tandis que des centaines de milliers de familles survivent dans des conditions dramatiques.
En juin 2025, environ 1,3 million de personnes étaient déplacées par la violence, dont plus de la moitié sont des enfants. Cela représente un enfant sur six en Haïti, soit près de 700 000 mineurs. Paradoxalement, 30 à 50 % des membres de gangs sont eux-mêmes des enfants.
Selon Roland Joseph, cette crise est le résultat direct de violences structurelles liées à la pauvreté et à l’injustice sociale. Il a affirmé que toute réponse durable doit dépasser les seules mesures sécuritaires et intégrer une approche nonkilling, notamment à travers des programmes d’éducation à la paix dans les écoles et les communautés.
Enfin, il a lancé un appel au Conseil et à la communauté internationale pour soutenir ces efforts et offrir à Haïti une véritable chance de retrouver la paix, la sécurité et la dignité.
Pour visionner son intervention complète, cliquez ici : webtv.un.org/en/asset/k1z/ k1zd31r260





