Haïti : 1915, 1994, 2004 et 2024, plus d’un siècle d’occupation…

Boukan News, 07/14/2025 – C’est le titre de mon douzième livre de 175 pages. Encore un autre ouvrage de ma collection : “Écrire pour ne pas oublier”.
De 1915, 1994, 2004 et 2024, c’était toujours la même chanson, le même refrain ou le va-et-vient des bruits des bottes militaires étrangères que résume plus d’un siècle d’occupation.
Plus d’un siècle d’occupation est la radiographie d’une mentalité de l’international, dans les labyrinthes d’une transition démocratique qui n’en finit pas, de gouverner Haïti par le chaos. De l’intervention des marines américaines en 1915, des forces multinationales en 1994, 2004 et à la toute dernière en 2024, ce livre fait l’analyse de plus de cent ans d’une nation sous forte domination étrangère. De 1915 à 2024, vu l’ingérence de l’international dans ses affaires de politiques internes et les interventions à répétition des militaires étrangers sur le sol d’Haïti, le pays est, malheureusement, une nation indépendante, mais, définitivement, dépendante de l’OEA, des Nations-unis et des pays occidentaux, laboratoire de tous ses maux.
La première occupation avait commencé avec le débarquement de 1915 qui avait durée 19 ans (1915-1934). Le choc de l’occupation américaine dont les effets post-sismiques continuent de provoquer des ondes de choc dans le système décisionnel du pays. Et depuis lors, dans le processus du maintien de la dépendance qui consiste à gouverner par le chaos, c’était aussi le cas en 1994. Puis en 2004, au moment de la célébration du Bicentenaire de l’indépendance. Tout en forçant un président populaire, démocratiquement élu, à quitter le pouvoir, sous une forme de couleurs plus nuancés de blancs, noirs et de jaunes, c’était le même cas de figure, débarquement.
Du fait de leur mentalité raciste et de position dominante sur l’échiquier géopolitique international, ces colons du temps moderne, dans leur justification néocoloniale d’envoyer des troupes en Haïti dont eux-seuls savent comment en tirer les profits, décrivent toujours leur débarquement comme une sorte de mission salvatrice pour le pays.
Par exemple, sur la base de leur influence dans des élections frauduleuses et toutes autres formes de combines politiques, la mission salvatrice de 2004 passait plus de dix ans à miner Haïti. A leur départ, cette mission qui était rentrée pour stabiliser Haïti avait laissé le pays beaucoup plus déstabilisé qu’avant.
C’était toujours ainsi. Plus ça change, plus c’est la même chose. Il y a constamment cette main étrangère dans le malheur infiniment grand d’Haïti qui, continuellement, jette de la gazoline au feu de déstabilisation pour, sous le couvert apparent d’assistance à pays en danger, ordonner et coordonner à nouveau l’envoi de troupes et causer encore plus de mal qu’avant.
Et de temps en temps, sans pour autant laisser du temps aux dirigeants progressistes du pays pour guérir ou panser les dernières blessures, il y a toujours, pour le malheur d’Haïti, des tractations politiques entre acteurs locaux et internationaux pour faciliter l’entrée des bottes étrangères dans le pays.
Ils débarquaient souvent à leur guise. Mais quand, pour des raisons cachées ou d’autres stratégies politiques, ils ne voulaient pas le faire eux-mêmes directement, ils cherchaient des frères africains pour les aider à concrétiser leur projet macabre. Ce qui fait que, cette fois-ci, les blancs cédaient la commande du débarquement aux noirs. Donc officiellement c’étaient, avec des policiers Kenyans au pays, les noirs qui débarquaient le mardi 25 juin 2024. Mais quelle était la mission de cette mission, si sa mission n’était pas d’aider la Police Nationale d’Haïti (PNH) à traquer les bandits ?
Donc, c’est ce livre que je recommande aux lecteurs du journal Boukan News. Mon tout dernier ouvrage titré : Haïti, 1915, 1994, 2004, 2024, plus d’un siècle d’occupation. Il est maintenant disponible en version imprimée sur Amazon.com et librairies associées.
Prof. Esau Jean-Baptiste





