Un combat de Vertières fêté dans la honte d’une intervention militaire !

Boukan News, 11/17/2023 – Voilà déjà 220 ans depuis que la grande bataille de Vertières a eu lieu, celle qui allait consacrer la naissance de la nation haïtienne, le premier janvier 1804.
En effet, en Haïti, le 18 novembre, on commémore en grandes pompes la bataille de Vertières. Un combat remporté par les anciens esclaves, les va-nu-pieds, au prix de haute lutte contre l’armée de Napoléon.
Les esclaves, assoiffés de liberté, n’allèrent pas se laisser faire. Ainsi, la bataille de Vertières alla porter le couple décisif et fatal au corps expéditionnaire de Napoléon Bonaparte.
Et, à la suite de rudes combats, le 18 novembre 1803, les troupes françaises presque décimées par la guerre, la maladie, rongées par le chagrin et d’autant plus devant affronter un climat assez éreintant, ils n’eurent d’autres choix que de se rendre, se retrancher au Fort de Vertières. Jean Jacques Dessalines eut droit à un répit tout en veillant sur le contexte géopolitique, géostratégique l’obligea !
Mais après 220 ans, où en est-on avec cette révolution ? Quelle est en réalité la portée historique concrète de cette victoire ? Quel est son sens aujourd’hui ?
En tout cas, l’heure n’est pas au bilan. Car, on n’a rien fait depuis. Sinon, une cascade de brigandages politico-économiques, d’incurie administrative, de valses de Coup-d ’États, de trahisons…tout ce qui va à l’encontre des intérêts supérieurs de la jeune nation naissante…
Qui pis est, en 2023, soit 220 années après cette apothéose, le spectre d’une intervention militaire étrangère, réclamée par Ariel Henry, se dessine dans notre firmament. Qui est la conséquence d’un ensemble de décisions politico-administratives, surtout après l’assassinat de Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021 !
Le Kenya, Pays Africain d’Afrique de l’Est, qui s’est affranchi du Joug Britannique, le 16 décembre 1963, s’apprête à se rendre en Haïti afin de nous d’inculquer la leçon de vivre-ensemble. Les kenyans vont nous initier à la démocratie, nous autres haïtiens, qui furent jadis les porteurs du flambeau libertaire envieux par plus d’un.
Alors que le déploiement des troupes armées se précise sur le sol haïtien à la suite du feu-vert donné par le parlement kenyan, en date du 16 novembre 2023, soit 2 jours de l’anniversaire de notre retentissante bataille de Vertières. Actuellement, il ne reste que des détails à régler, sauf si la Haute Cour de Justice kényane décide le contraire, compte tenu d’un recours déposé en ce sens. En dernière minute, nous venons d’apprendre qu’il y a environ 200 soldats kényans sur le sol national qui collaborent déjà avec les autorités d’Haïti.
Il y a deux semaines, le Kenya avait exigé des États-Unis, la faramineuse somme de 221 millions de dollars contre l’envoi des policiers en Haïti. La facilité du vote du parlement kényan sur cet envoi de troupes laisse supposer que le président américain, Joe Biden, était passé à la caisse Kényane pour régler cette facture !
On a l’impression que le Kenya est vraiment prêt, comme le clame le gouvernement Kenyan, à être en Haïti pour ramasser les saletés américaines dans ce pays pauvre des caraïbes…La majorité des armes de guerre dont se servent les bandits viennent des États-Unis d’Amérique ! Donc, on est vraiment en face d’un paradoxe qui ne dit pas encore son nom !
Et pourtant, cette situation qui se détériore de plus en plus en Haïti, avec la prolifération des gangs, ne semble pas trop inquiéter le premier ministre de facto Ariel Henry. Puisqu’il est assez culotté pour se trouver en Arabie Saoudite afin de répondre aux grands rendez-vous internationaux…A quelle fin ? C’en est une belle interrogation !
L’intervention militaire en Haïti fera l’affaire d’Ariel pour se maintenir davantage au pouvoir, organiser des élections frauduleuses, voire passer le pouvoir à l’homme ou à la femme de son choix, ou selon l’ordre qu’il recevra de son chef hiérarchique occidental !
Encore une fois, Haïti va être placée officiellement sous l’occupation sans qu’on sache vraiment pour combien de temps !
En attendant, les bruits des bottes du Kenya résonnent partout dans le pays dans une ambiance de démission étatique et de résignation populaire. Tout ceci, à la veille de la célébration de la bataille de Vertières !
Michaud Joanier
Michaud, ce 18 novembre 2023 est une honte pour tous ceux et toutes celles qui croient dans l’existence de la démocratie. Donc, il nous faut continuellement lutter pour assurer le chambardement du système étatique en place. En outre, Haïti ne va nulle part sans lutter contre l’ingérence de la communauté internationale dans les affaires politiques du pays.
Merci monsieur Michaud . Haïti vivra . Grâce à ton texte , une fois de plus , ils lirons notre histoire qu’on cherche à enterrer…bon courage à tous .