Rubrique : La diaspora demande des comptes sur le FNE (1.50$) !

Rubrique : La diaspora demande des comptes sur le FNE (1.50$) !

Joel Leon

Boukan News, 06/16/2024 – Le docteur Gary Conille, l’actuel premier ministre, est un produit de la diaspora. Le fait de l’avoir aux affaires en Haïti représente une opportunité pour la diaspora de pouvoir passer de la théorie aux actes à travers ses intentions patriotiques à propos de la reconstruction du pays. Honnêtement, la diaspora est fière !

Toutefois, la diaspora entend exploiter cette opportunité pour demander des comptes sur un ensemble de points litigieux, en commençant par le prélèvement du 1.50$ et sur les transferts et appels téléphoniques.

Le 20 mai 2011, soit quelques jours après que Michel Martelly débuta son quinquennat comme président de la République, l’État haïtien commençait un programme-pilote tout neuf qui consistait à collecter 1.50$ sur tous les transferts d’argent via Haïti. Au mois de juin, le programme a été adopté et baptisé de « Fonds Nationale d’Education-FNE ». L’objectif était de financer l’éducation gratuite pour des milliers d’enfants du pays, particulièrement pauvres, à travers le « Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire-PSUGO ». Ce qui, d’après plusieurs experts en matière d’éducation à l’époque, devrait créer un boom dans l’éducation haïtienne. La majorité des membres de la diaspora accueillait le programme avec enthousiasme, même quand une minorité de gens affichait un peu de scepticisme quant à son succès.

Cependant, le gouvernement n’avait pas jugé bon d’être transparent sur la façon dont il se disposait de cet argent. Il a fallu plus de 7 ans pour que le ministère des finances publia finalement un rapport dans lequel on pouvait lire que de 2011 à 2018, 120 130 745. 50 dollars américains furent collectés.

En 2022, soit 4 ans après le premier rapport, la BRH a fait savoir que 200 millions de dollars ont été collectés, soit 22 millions par an. Aujourd’hui en 2024, la somme devrait passer à environ 300 millions de dollars. Où est passée cette forte somme d’argent ?

Communément appelé « Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire-PSUGO » a été stoppé depuis des années, avant même la fin du mandat présidentiel de Michel Martelly. Après que des accusations et dénonciations pleuvaient sur la responsabilité des parlementaires de l’époque dans une vaste campagne de dilapidation. En fait, ils créaient des établissements scolaires fictifs partout dans le pays afin de collecter frauduleusement des fonds qui devraient servir à scolariser tous les enfants du pays.

Le programme de scolarisation universelle a été dissous, mais la collecte des fonds continue jusqu’au moment où je rédige ce texte. D’ailleurs, même le ministère de l’économie des finances n’est pas en mesure de fournir des explications sur les décaissements et a admis que rien n’a été fait dans la transparence. Qui sont les bénéficiaires de l’argent de la diaspora ?

D’après des sources combinées, les 300 millions de dollars seraient considérés comme l’argent de poche de trois hauts dignitaires de l’État. Il s’agit du président de la République, du premier ministre et du ministre des Finances, entre eux ils partageraient l’argent de la diaspora en toute impunité.

Aujourd’hui, avec Gary Conille à la primature, la diaspora a cette ultime opportunité de réclamer un audit en bonne et due forme sur la manière dont cet argent a été dépensé. Ensuite, on attend un rapport détaillé des activités du fonds. S’il y a eu détournements de fonds, les personnes impliquées doivent être identifiées et poursuivies par la justice haïtienne. Conformément aux déclarations du premier ministre qui a promis de faire de la lutte contre la corruption la pierre angulaire de son gouvernement !

Nous nous arrêtons là aujourd’hui dans cette rubrique, « Quand la diaspora demande des comptes » !

Joel Leon

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