PM Gary Conille est à Washington, pour faire quoi ?
Boukan News, 06/30/2024 – Le périple américain de Gary Conille débuté le samedi 29 juin, qui devrait l’amener à Washington et à New York, était très attendue depuis son installation à la primature. Dans la capitale politique de l’Amérique, il doit rencontrer lundi Mr Jon Finer, le conseiller principal adjoint à la sécurité nationale. Certains observateurs disent, pourquoi pas une rencontre avec le secrétaire d’état américain, Antony Blinken ? Le cas d’Haïti a plus à voir avec la sécurité nationale américaine et hémisphérique que la diplomatie. Il y a aussi l’agenda surchargé du département d’état séquestré par des conflits internationaux de plus grandes envergures stratégiques qu’un groupe de nègres qui s’entretuent pour le pouvoir politique.
Au menu de la discussion avec le conseiller à la sécurité nationale, on parlera de la stratégie mise en place pour victorieusement combattre les gangs, l’organisation des élections générales, la mission bilatérale Haïti/Kenya financée par les Etats-Unis, la migration et les perspectives économiques à travers des programmes, tels que : HOPE…Il faut considérer aussi l’organisation des élections américaines qui vont avoir lieu dans 5 mois. De ce fait, l’administration en place à Washington ne tolérera aucun dérapage inattendu en Haïti, susceptible d’affecter la campagne électorale de Joe Biden déjà en proie à d’énormes difficultés.
Le premier ministre Gary Conille, accompagné de la chancelière Dominique Dupuy et de la ministre des Finances, Mme Ketleen Florestal, et des représentants du secteur privé haïtien…aura à parler aussi d’investissements avec des institutions internationales dans le cadre du projet de développement économique et du progrès social d’Haïti.
Ensuite, il se rendra à New York pour encore parler d’Haïti et engager plus d’acteurs à participer dans le processus de la reprise économique nécessaire pour définitivement éliminer le phénomène des gangs. Car, la situation dégradante de la sécurité en Haïti est la manifestation brutale de la sombre réalité économique et sociale. Combattre les gangs par la force des armes n’est pas la solution définitive, il faut radicalement changer les conditions de la vie dans le pays. Pour y parvenir, il faut mettre la jeunesse au travail en créant de bons emplois, convaincre des compagnies étrangères à investir dans le pays, rassurer le secteur privé haïtien et la diaspora haïtienne à injecter des capitaux frais dans l’économie…
Cette visite est aussi l’occasion pour le premier ministre Gary Conille de convaincre les acteurs internationaux des nations-Unies, encore réticents, tels que : la Chine, la Russie… qu’il est « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Ensuite, il doit persuader la diaspora haïtienne, après avoir incorporé le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger à celui des Affaires Étrangères que c’était une bonne décision ; redonner de l’espoir aux compatriotes expatriés qu’ils pourront recommencer à rentrer dans leur pays sans craintes d’être kidnappés…Mr Gary Conille qui, tacitement représente la diaspora, doit rassurer ses compatriotes de sa volonté, de son savoir-faire et de son engagement à réussir cette transition.
De retour au pays, il doit revenir avec un discours d’espérance et de paix afin de galvaniser le peuple à prendre part massivement aux prochaines élections. Il doit poursuivre avec la mise en place des institutions prévues dans l’accord du 3 avril 2024, à savoir : l’Organe de Contrôle des Actions Gouvernementales-OCAG, le Conseil National de Sécurité-CNS, la Commission Justice Vérité-CJV, la Conférence Nationale-CN…C’est une façon d’institutionnaliser toutes les décisions prises au cours du processus conçu par la mise en place de son gouvernement.
Joel Leon
( Photo: www.washingtonpost.com)