Plaidoirie pour la mise en place de l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale-OCAG
Boukan News, 05/09/2024 – On parle constamment des déboires des membres du CPT à se constituer en un gouvernement effectif. En revanche, on ne parle presque pas de « L’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale-OCAG », pourtant c’est un acquis à consolider afin de tenter de freiner les appétits gargantuesques qui ont toujours marqué le fonctionnement des serviteurs de l’État. L’OCAG est un aval au peuple haïtien, dont l’objectif est de contrôler les activités étatiques, en l’absence du pouvoir législatif.
Le « Conseil Présidentiel de Transition-CPT » se discrédite par les affrontements répétitifs, la lenteur des décisions pour démarrer la gouvernance nationale, l’inconsistance des membres…Toutefois, l’idée du Conseil reste une décision louable en dépit de la complexité inhérente à la nature même du fonctionnement d’une institution pareille. Si la lutte pour le contrôle politique du Conseil prête à des interprétations négatives, cependant la création de « l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG) » constitue un atout majeur dans la logique de « contre-pouvoir ». Malheureusement, les débats ne se font pas autour de cette institution dotée d’une mission noble et spéciale, du fait de l’inexistence du parlement.
Le fait que les membres du CPT pensaient à créer « L’OCAG » a une signification profonde de leur velléité de rompre avec les pratiques d’hier. Notamment, quand Jovenel Moïse dirigeait une partie de son mandat en dehors de tout contrôle ou de l’ancien premier ministre Ariel Haïtien qui a passé près de 3 ans au pouvoir sans rendre des comptes à personne. L’organe de contrôle est la seule garantie du peuple haïtien à l’intérieur de cette structure exceptionnelle de gouvernement. C’est une opportunité unique à saisir et à renforcer ses actions afin de jouer pleinement sa mission de contrôler l’exécutif.
D’ailleurs, la composition de « L’OCAG » inspire confiance. Ce ne sera pas un repère de politiciens, mais des patriotes issus de la diaspora, des dix départements géographiques du pays et des organisations féminines.
Du contrôle, on en a besoin. Surtout, après la fin du gouvernement illégitime d’Ariel Henry, on est censé retourner dans la logique d’initiation de l’État moderne, l’OCAG a ce rôle central au cours cette transition. D’abord, le caractère impersonnel de cet organe enjoignant à sa représentativité territoriale élargie répond à un besoin essentiel pour passer du provisoire au définitif.
L’OCAG est justifié à partir de la réalité typiquement haïtienne ou des acteurs sociaux et politiques ont toujours exploité à fonds la situation d’exception pour s’enrichir en profitant du peu de contrôle généré par l’état transitoire. Cette fois, il faut faire autrement, les membres de l’organe de contrôle ont cette opportunité unique de mettre fin à l’engouement des « transitionnistes » qui ont tout fait pour arriver à ces genres de gouvernements illégitimes.
L’organe de contrôle va aider les membres du Conseil à être vigilants dans le cadre de la gestion des ressources financières et matérielles de l’État comme serviteurs. Cette harmonie facilitera l’accomplissement des objectifs gouvernementaux qui ne sont rien d’autres que l’organisation des élections générales inclusives, participatives, démocratiques et sincères, en passant par le rétablissement d’un climat sécuritaire approprié. En plus, ce modèle restera comme un atout au service de la nouvelle législature dotée de la mission de contrôle des actions de l’exécutif. C’est-à-dire agir ensemble avec les autres pouvoirs sans se compromettre et sans constituer un élément de blocage au fonctionnement régulier du pouvoir public par des convocations intempestives.
Joel Leon