Mourir est Beau à Cap-Haïtien.

Mourir est Beau à Cap-Haïtien. 

Jean Rony Monestime

Boukan News, 05/03/2024 – Il y a la naissance, il y a la mort. Ces deux extrémités de l’existence n’épargnent ni espèce ni règne. Toutefois, en affichant un comportement compatissant, les Homo sapiens de la métropole du nord d’Haïti semblent opter pour le contraire de la vie, l’extrémité qui effraie avec inclémence. À Cap-Haïtien, les écoles de pensée, sur le social, sont dans l’ombre de la religion, d’où une pléiade d’églises vend l’illusion d’une vie céleste contre une vie rationnelle sur terre.

On n’y conscientise jamais sur comment sortir de la pauvreté, on taxe plutôt la richesse de malédiction. On prie contre les catastrophes naturelles pendant qu’on construit dans des zones à risque ; des politiques électoralistes interdisent la destruction des maisonnettes anarchiques ; les jeûnes de prière éclipsent les journées de réflexions ; la mort est un gain pour les fidèles des bidonvilles, mais les pasteurs font des checks up réguliers aux USA.

C’est que le Cap est une ville qui adore les morts. Et pour cause, les pombes funèbres pullulent ; l’insalubrité garnit les espaces ; le dioxyde [CO2] et le monoxyde [CO] de carbone sont émis surtout par des motos-à-trois-roues, pourvoyant des milligrammes de gaz inquiétants/kilomètre. Alors que par aveuglement, on crie l’économie. Autrement dit, dans le Chef-lieu du Nord, il y a tout pour engendrer la mort. Des décès de tout horizon sont garantis. Le peu serait étonnant. Des morts de glissement de terrain comme ceux du 2 mai 2024 à Labory, il y en aura toujours. Le décès évitable à Cap-Haitien est admirable : le pauvre le câline ; le riche l’applaudit, le politique le glorifie et la Mairie le célèbre. Mourir est beau.

 

Prof. Jean-Rony Monestime André

Seton Hall University, New Jersey

Jean-Rony.Andre@shu.edu

 

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