Le prospect de la nucléarisation de l’espace frissonne l’occident !

Boukan News, 02/17/2024 – Qu’est ce qui se passe, pourquoi la potentialité d’une menace nucléaire est si actuelle aujourd’hui, spécialement après les événements mondiaux de 1988-1990. En dépit de la fin de la guerre froide de plus de 35 ans, l’humanité est dangereusement revenue à la course effrénée aux armements. Une période qu’on croyait révolue et espérait même avancer vers la dénucléarisation. Pourtant, le monde contemplait avec amertume l’arrivée de l’Inde et du Pakistan dans la catégorie des puissances nucléaires au cours de l’année 1998. Sans oublier de mentionner les pays comme : la Corée du Nord, l’Iran, l’Israël…comme de sérieux prétendants ou déjà détenteurs d’armes nucléaires.

Le « New York Times » de cette semaine a surpris tout le monde avec cette information, à savoir que : « Les renseignements portent sur les efforts russes visant à développer une arme nucléaire antisatellite spatiale, selon des personnes proches du dossier. » Ensuite, l’américain, Mr Mike Turner, président de la commission d’intelligence de la chambre des députés américains, fait la déclaration suivante : « Je demande au président Biden de déclassifier toutes les informations relatives à cette menace afin que le Congrès, l’administration et nos alliés puissent discuter ouvertement des actions nécessaires pour répondre à cette menace. »

Depuis lors, on a constaté une situation de panique à Washington, même quand l’administration de Biden essaie de rester calme. Ainsi, le secrétaire des Affaires étrangères des Etats-Unis, Mr Antony Blinken, s’entretient avec les pays amis de la Russie, tels que l’Inde et la Chine, pour le convaincre d’abandonner ce projet de nucléariser l’espace pour maîtriser les satellites américains en cas de guerre. Le message de Mr Blinken était direct : « Toute détonation nucléaire dans l’espace anéantirait non seulement les satellites américains mais aussi ceux de Pékin et de New Delhi. »

Il est important d’épiloguer un peu sur l’importance stratégique des satellites dans les guerres modernes. Depuis toujours, la nation la mieux informée du déplacement de leur ennemi est plus susceptible de gagner la guerre. L’information sous toutes formes est essentielle pour s’assurer d’une victoire militaire, telle que : l’espionnage, les renseignements sur les logistiques, les photos aériennes, les tirs à précision, les vidéos satellitaires…Quand on n’a pas ces informations à la portée, on est considéré comme un aveugle qui conduit une voiture.

L’article de New York Times est sans appel en ce sens : « En outre, selon des responsables américains et des analystes extérieurs, les systèmes de communication mondiaux échoueraient, ce qui ferait dérailler tout, des services d’urgence aux téléphones portables en passant par la réglementation des générateurs et des pompes. Les débris de l’explosion se disperseraient sur toute l’orbite terrestre basse et rendraient la navigation difficile, voire impossible, pour tout, des satellites Starlink, utilisés pour les communications Internet, aux satellites espions. »

Les indispensables satellites, majoritairement américains, qui peuplent l’espace sont indispensables au Pentagone dans le cas d’une guerre, qu’elle soit classique, nucléaire ou technologique.  Le New York Times, dans son édition du 17 février, a rapporté que : « Lorsque la Russie a procédé à une série de lancements secrets de satellites militaires au moment de son invasion de l’Ukraine début 2022, les responsables du renseignement américain ont commencé à se pencher sur le mystère de ce que faisaient exactement les Russes. » Aujourd’hui, il semble que le gouvernement a la réponse à propos des escapades spatiales de la Russie « les agences d’espionnage ont découvert que la Russie travaillait sur un nouveau type d’arme spatiale qui pourrait menacer les milliers de satellites qui maintiennent le monde connecté. »

Cette nouvelle vient bouleverser une situation internationale déjà compliquée par des conflits internationaux de grande envergure, tels que : la guerre entre l’Ukraine et la Russie, les bombardements d’Israël sur Gaza, les attaques yéménites en mer rouge contre les intérêts occidentaux et la riposte militaire des Etats-Unis et alliés, les convulsions ouest-africaines, la belligérance de l’Iran…Cette nouvelle menace de nucléarisation de l’espace par la Russie est urgente et constitue une violation de toute une série de traités internationaux liés à la militarisation de l’espace vieux de plus d’un demi-siècle.

Le problème avec cette histoire de nucléarisation spatiale, c’est la possibilité de voir le monde s’embourber dans une autre forme de course aux armements. Car, tous les neuf états détenteurs d’armes nucléaires du monde ont la capacité d’installer eux aussi des ogives nucléaires dans l’espace. Ce qui fragilise la paix internationale a une densité terriblement plus risquée que pendant la guerre froide. Parce que la terre et l’espace seront militarisés. Et, le spectre de l’annihilation de l’espèce humaine sera plus actuel dans le quotidien de chaque homme et femme.

C’est ainsi qu’il y a un consensus au niveau des stratèges américains, à savoir : « Même si la Russie mettait effectivement une arme nucléaire en orbite, les responsables américains s’accordent sur le fait que l’arme n’exploserait pas. Au lieu de cela, il se cacherait comme une bombe à retardement en orbite basse, rappelant à M. Poutine que s’il était trop pressé par des sanctions ou une opposition militaire à ses ambitions en Ukraine ou au-delà, il pourrait détruire les économies sans cibler les humains sur terre. »

De l’autre côté, le gouvernement Russie a fermement réagi contre l’accusation de vouloir militariser l’espace : “Le Kremlin a rejeté les affirmations selon lesquelles il voudrait installer des armes nucléaires dans l’espace et affirme qu’il s’agit d’une « astuce » des États-Unis visant à obtenir plus d’argent pour acheter des armes à l’Ukraine. Moscou a affirmé que l’avertissement inquiétant selon lequel Vladimir Poutine voulait supprimer les satellites était une « fabrication malveillante ».

Joel Leon