Le complot contre l’excellence et le succès, le grand défi d’Haïti !

Le complot contre l’excellence et le succès, le grand défi d’Haïti !

Joel Leon

Jacksonville, USA, 07/19/2023 – Il est indiscutable que la république d’Haïti est victime d’un vaste complot international commencé dès sa fondation comme nation indépendante et libre, le 1er janvier 1804. « George Logan, le sénateur de l’État de Pennsylvanie, introduisit une loi réclamant un embargo commercial contre Haïti, spécialement au niveau des armes. La loi fut approuvée en 1806 sous la présidence de Thomas Jefferson ».

« En 1825, la France imposa une indemnité à Haïti, via une ordonnance, pour reconnaître son indépendance au prix de 150 millions de franc-or, ce qui équivaut aujourd’hui à 22 milliards de dollars américains. Haïti a mis 125 ans, soit en jusqu’en 1952, pour éponger finalement cette dette insupportable, ce qui a considérablement perturbé son développement économique et progrès social ». Il n’y a pas de doutes sur le sentiment haineux des puissances occidentales vis-à-vis d’Haïti. Cependant, il y a lieu de considérer aussi le facteur interne du comportement de chaque haïtien à l’endroit de l’autre.

Je me souviens qu’en classe de philosophie, j’avais des lacunes intraitables en mathématiques. En revanche, j’étais très bon en français, philosophie…De l’autre côté, il y avait mon condisciple Lavaud, il fut très calé en mathématiques. Un jour, je lui ai demandé de m’aider à surmonter mes lacunes en maths, il avait automatiquement accepté tout en me proposant un marché : « Map ba w matematik, men ou menm wap banm teknik pou fè disètasyon istorik ak filozofik ». Nous nous sommes tous deux profité de l’un de l’autre, j’ai amélioré mes scores en maths et lui dans les lettres. Je n’ avais pas pensé à le détruire, mais de profiter de ses connaissances. Cette action n’était rien d’autre que d’honorer l’excellence chez lui !

En revanche, mes compatriotes, à part quelques rares exceptions, ne tolèrent pas toujours l’excellence. Anténor Firmin, le maestro, fut victime du complot permanent contre l’excellence en face de Nord Alexis, en 1902. En dépit de son savoir documenté, de son expérience dans les affaires de l’État comme ministre des Finances et des affaires étrangères, diplomate… de son élégance d’homme de culture…

Lesly Manigat arriva au pouvoir en 1988, en « bonhomme de coachi », à travers des élections fortement contestées. Cependant, il fit montre d’un grand savoir-faire, du professionnalisme et du sérieux dans la gestion des affaires de l’État au cours de ses 4 mois passés au pouvoir. Tout le monde s’était mis d’accord pour admettre que le pays allait dans la bonne direction. Une couche importante de la classe intellectuelle agaçait les militaires pour reprendre le pouvoir. La justification, c’est que Lesly Manigat se croyait plus lettré que tout le monde, il fut arrogant et « patati patata » …

En 1991, Jean Bertrand Aristide fut incontestablement le leader le plus populaire qui remporta les élections du 16 décembre 1990 haut-les-mains. Pourtant, la classe politique, mise à part les masses populaires, complotait jusqu’à le renverser du pouvoir, en dépit de sa popularité, sa légitimité et l’espoir qu’il représentait. Son succès électoral irritait une bonne frange de la classe moyenne qui manigançait le coup d’État du 30 septembre 1991.

La semaine dernière, on s’en prenait méchamment au bishop Gregory Toussaint parce qu’il avait osé de lancer une marche internationale en faveur de la cause haïtienne. Pourtant, l’initiative en soi est admirable et stratégiquement fondamentale dans le cadre d’un plan de réajustement des relations d’Haïti avec le monde. Le pire, les farouches critiques du pasteur Gregory admettent dans des conversations privées que c’est un bon coup pour le pays. Mais cela ne les empêche pas de le lapider en public en utilisant les perpétuels faibles d’esprit. On lui prête de toutes les ambitions politiques, on l’inclut dans un vaste complot international mis en place par les Clinton, on lui attribue de toutes les méchantes intentions possibles et imaginables. Parce qu’il réussissait à réaliser la marche historique du 9 juillet 2023.

En observant le succès du pasteur Gregory, un Haïtien natif natal qui n’avait jamais hésité une seconde pour parader sa nationalité haïtienne, cela donne lieu à de l’admiration. Il mérite d’être honoré. Car, pour arriver à mettre sur pied une organisation aussi puissante comme le « Shekinah International-Tabernacle de Gloire », cela exige et confirme un haut sens de leadership. Son organisation repose sur plus de 25.000 compatriotes aux Etats-Unis ; il a fondé 47 églises dans plus d’une vingtaine de pays, actuellement il est en train de construire un temple évangélique coûtant 45 millions de dollars. Il fit acquisition d’un building en Haïti pour créer un centre universitaire. La semaine dernière, « Shekinah a procédé au financement et à la célébration de 333 mariages dans plusieurs pays. Sans compter le million de dollars dépensés pour l’organisation de la marche internationale, une grande première dans l’histoire des activités de ce genre. Cela requiert au départ une vision clairement définie, une stratégie adaptée, une équipe solide et d’excellentes pratiques d’organisation. C’est ce que je vois, en le regardant !

Cependant, l’homme haïtien est habité par ce sentiment maléfique qui l’empêche d’honorer, de participer, d’applaudir le succès. Ce « complexe de la négativité » embrouille sa vision de faire ensemble, d’unifier et de complémentariser.

Même après plus de 200 ans d’histoire, le peuple haïtien n’arrive pas à comprendre la nécessité de s’allier, de s’aimer, de s’honorer, de se valoriser l’un l’autre. On s’entretue gratuitement au bénéfice des ennemis éternels d’Haïti. Quand quelqu’un se démarque du groupe à partir de ses qualités naturelles ou culturelles, on veut de sa peau, on fait sa peau. D’où la viabilité du proverbe de « panye krab ». Chers compatriotes, il faut que les plus aptes prennent devant afin de nous tirer avec eux plus tard. Tout le monde ne peut être leader en même temps, il faut des assistants, des adhérents, des supporteurs…c’est une dynamique de l’histoire.

Quand ce sont les plus lettrés, supposément des leaders, qui affichent de tels comportements, cela fait peur. Nous ne parviendrons jamais à sortir le pays du sous-développement, de la dépendance, de l’humiliation…

Les ancêtres nous ont déjà tracé le chemin à travers la prouesse de 1804. Sans unité, les pères fondateurs n’arriveraient jamais à fonder cette nation que nous aimons tous.

Joel Leon

3 Comments

  1. Bravo mon ami.
    Bon travail.
    Se problem sa a mem mwen toujou tap eseyé kombata Nan Nan mentality ayicienn Nan, kite fè ke mwen te vle protégé president Jovenel.
    Mwen kontan ke jé anpil ayicien louvri kouniye ya sou problem sa a.

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