L’appel à l’unité du Bishop Gregory Toussaint !

Fort Lauderdale, USA, 07/12/2023 – Il est généralement admis dans tous les milieux que la marche internationale du 9 juillet 2023 a été un succès. Des centaines de milliers d’Haïtiens d’Haïti et de la diaspora globale répondirent à l’appel du Bishop Gregory Toussaint. À la fin de la marche, il a prononcé un discours unitaire pour clôturer une journée historique !

Il y a des segments forts dans ce discours qui méritent d’être revisités, afin d’éviter toute interprétation équivoque. Le discours est totalement axé autour du thème « Unité », un pion obligatoire à tout processus de changement en Haïti. Dans une voix forte et résolue, Gregory invita le peuple haïtien « À vivre ensemble, à travailler ensemble et même à mourir ensemble ». Il poursuivait pour dire qu’Haïti n’est pas résumée simplement au « lieu de naissance, il y a aussi les liens fraternels, le code familial ».

Comme un berger responsable, il prône un pays pour tous. « Il n’y a pas un pays pour ceux qui vivent en Haïti ou à l’étranger. Il n’y a pas un pays pour les bourgeois mulâtres et un autre pour les pauvres. Il y a un seul pays, une seule nation. Nous devons vivre ensemble, rêver ensemble, souffrir et même mourir ensemble ».

Cette marche solennelle est aussi le moment idéal pour lui et le secteur qu’il représente, les protestants, de se positionner publiquement devant le monde entier. Il se peint comme la voix du « citoyen haïtien ordinaire » qui, historiquement, est toujours le moteur de tout processus de changement à travers le monde.

Le Bishop a lancé un message direct et fort aux chrétiens, à savoir que « l’Haïti que nous rêvons ne descendra pas du ciel. Le changement viendra seulement lorsque le peuple se soulève ».

Ensuite, Gregory Toussaint a parlé aux haitiano-américains des États-Unis d’Amérique, en disant que « la communauté haïtienne représente plus de deux millions de personnes qui jouissent du droit de vote. Nous devons utiliser ce pouvoir pour voter des alliés à des postes clés qui, en retour, aideront à défendre la dignité de la république d’Haïti ».

Le Bishop a été magnanime, lorsqu’il a dénoncé les « bandi ak sapat e bandi ak kravat yo ». Pour lui, « Les bandits à cravates sont encore plus dangereux et malins que ceux à pantoufles. Ce sont les gouvernements étrangers qui peuvent les punir ». C’est pourquoi qu’il appelle à voter le projet de loi S-396 « Loi de 2023 sur la transparence de la collusion criminelle en Haïti ». C’est « Un projet de loi obligeant le secrétaire d’État à soumettre un rapport annuel au Congrès concernant les liens entre les gangs criminels et les élites politiques et économiques en Haïti et à imposer des sanctions aux élites politiques et économiques impliquées dans de telles activités criminelles. »

Ce fut un discours ou rien n’a été laissé au hasard. Il invite la population à ne pas se laisser acheter leurs votes, car, « Vot ou se peyi w, vot ou se avni w. Lè yon lidè achte vot ou, li achte tou 2 ».

Il a promis de poursuivre le mouvement jusqu’à la fin de l’insécurité qui prend le pays en otage.

Il avait un message spécial pour la communauté internationale, communément appelée CORE GROUP : « Laissez-nous prendre les bonnes décisions pour notre pays. Les Haïtiens patriotes doivent avoir une place autour de la table. Car, si nous ne sommes pas autour de la table, nous sommes dans l’assiette. Ceux qui ont l’habitude de décider sans nous, aujourd’hui cette pratique est terminée, nous devons être partie prenante de toutes les décisions qui concernent notre pays ».

Pour terminer, le Bishop Gregory Toussaint avait adopté un air de Martin Luther King, au cours du speech du 28 août 1963 : « I have a dream ». Le leader noir des droits civiques, lui qui allait être assassiné le 4 avril 1968, à Memphis. Il a demandé aux milliers de compatriotes de la foule à Miami : « voyez-vous la nouvelle Haïti ? »

« La terre promise, c’est la nouvelle Haïti. Voyez-vous la nouvelle Haïti ?

Une Haïti sans enlèvement, sans vol ou les enfants auront des valises remplies de livres se rendant à l’école, mais pas pleines de cartouches. Ayisyen andan kou Ayisyen deyò mete tet ansanm pou konstwi yon nouvel Ayiyi »

Joel Leon