De quelle mort est morte la petite Dalanchika Malebranche ?
“Si la mort n’a pas de sens mais elle a toutefois une direction qui n’est autre que le
Cimetière” !
Par Michaud Joanier, journaliste
Paris, France – C’est finalement le cimetière. Sous peu, c’est la direction que va prendre la très talentueuse, petite Dalanchika Malebranche, âgée seulement de 8 ans. Elle a été passée à l’Orient Éternel, le dimanche 23 janvier 2022. Une disparition qui arrive dans des circonstances drôles et mystérieuses qui nécessitent des explications. Cette tragédie est arrivée dans la Commune d’Aquin, 2e section communale de Trémé, une vieille habitation coloniale, située à 126 kilomètres de la capitale haïtienne, Port-au-Prince !
En effet, la mort de Dalanchika Malbranche, dite DA, n’a pas manqué de défrayer la chronique. Cette disparition enfle la toile d’autant plus que DA, nonobstant son enfance, a laissé un répertoire de chansons, de toute une série d’interprétations aux accents révolutionnaire et aussi profondément mystiques ! La façon dont elle célébrait la date du 14 Août 2021 pourrait en témoigner, en chantant cette chanson qui s’intitulait : « Boukman ooo
nou pat fè revolisyon pou nou sèvi létranjé !
Papa Boukman ooo, nou di asé… »
Qui fut Dalanchika Malbranche, dite DA ?
Elle fut originaire d’Aquin, fille de Venel Malbranche et de Jean Many Cadet, tous 2 originaires et domiciliés dans la même localité, Trémé !
Dalanchika fut confiée à Martine Phébé, je dirais sa mère adoptive, qui est à la tête d’une organisation qui se spécialise dans le reboisement à travers le pays. Mais, parallèlement elle embrasse aussi le culturel ! D’où tout un ensemble de jeunes enfants, majoritairement mineurs, lesquels se trouvent sous la responsabilité de Martine Phébé à travers son mouvement qui s’appelle « Thòy’Art » !
Mais DA, est certes une enfant, pas comme les autres, c’était un véritable génie, une révélation, on a envie de dire, qu’elle se détacherait du groupe tant par son talent artistique et sa capacité de chorégraphier en permanence !
Devenant malade, on ignore la nature de cette méchante maladie, Dalanchika peinait à trouver le chemin de l’hôpital. Cette réalité peut s’expliquer pour diverses raisons, notamment par manque d’argent, sans oublier de prendre en compte aussi l’aspect mystique ! Au prime abord, on a voulu savoir qui en voulait à Dalanchika, la petite ! On avait conseillé à sa mère, Madame Cadet, de se rendre sur une “Abitasyon”, dans la “Cour” pour s’informer de quoi DA avait-elle été frappée !
Entretemps, certains parlent de fièvre, d’autres de Covid-19, voilà Dalanchika qui allait s’éteindre chez un houngan de la Place, après que ses proches avaient eu du mal à réunir 21 mille dollars, laquelle somme exigée par ce diseur de bonnes aventures pour la guérison de la petite !

Cependant, certains parents de la victime déclaraient à la presse que Martine Phébé, du groupement « Thòy’Art » refusait de participer à la mobilisation pour collecter cette somme d’argent. Elle a préféré de garder sa distance, en jouant au ponce Pilate. Une information qui a été formellement démentie par Mme Martine Phébé !

Dalanchika est morte, de sa belle mort. Une disparition subite qui a révolté ses proches, et l’on en venait même aux mains. Le père de l’enfant, son oncle et tant d’autres amis s’étaient rendus chez la responsable, Martine Phébé, pour avoir des explications sur la mort de la petite DA. Arrivé chez Martine Phébé, la situation a dégénéré, tourné au vinaigre, au point qu’on a enregistré des blessés du côté des parents de la disparue !
Donc, c’est un vrai feuilleton qui risque de durer, la relation Martine-Dalanchika était tellement fusionnelle qu’on pensait qu’elle était mère et fille!
Beaucoup de choses se disent déjà sur la personne de madame Martine Phébé à propos de la mort de l’enfant. Cependant, il faudrait être en possession d’une boule de cristal pour percer le mystère entourant la disparition de DA. On arrive même à dire sur les réseaux sociaux, que la petite DA avait été vendue à un houngan et que son âme est précieusement gardée dans une bouteille. Nous assistons à toute une série d’accusations, mais sans la moindre preuve matérielle !
En tout cas, sans vouloir être l’avocat du diable, nous, on aura du mal à accepter ces accusations tout en espérant que la justice haïtienne puisse faire jaillir la lumière sur cette histoire qui demande beaucoup de retenus !
Entre temps, la petite Dalanchika Malbranche, dite DA, ne brillera plus en ce bas monde, elle se trouve actuellement en morgue, en attendant ses funérailles. Un Juge de paix a été requis pour dresser le constat légal du cadavre et donnait l’ordre de l’enlever pour les suites nécessaires !
En voilà un épilogue qui met en lumière, encore une fois, l’épineux problème de la domesticité en Haïti ! On aura besoin d’un état avant-gardiste voire interventionniste via des services sociaux organisés, structurés pour éviter ces genres de dérives, souvent sectaires !
Nous vous signalons que la mère biologique de Dalanchika, madame Jean Mary Cadet compte aller déposer une plainte par devant les tribunaux, contre la mère adoptive et qui est aussi la patronne, Martine Phébé !
Que Dalanchika puisse se reposer en paix, faire un tour, accessoirement, au Panthéon de la Créativité !
Michaud Joanier