À Penn State University, Misha Taylor représentait Haiti !

À Penn State University, Misha Taylor représentait Haiti

Joel Leon
Papa, Grand-mere et Misha

Boukan News, 05/04/2024 – Drôle de peuple, infaillible patriotisme. À « Penn State University », Misha Taylor, la fille de ma femme, graduait avec honneur et mérite. J’étais présent pour saluer et célébrer l’accomplissement de ma belle-fille, que je me suis amusé à appeler fièrement « The beautiful mind ». C’est une fille extrêmement intelligente et de grands principes. Elle s’arme d’outils nécessaires pour conquérir ce qu’elle veut dans la vie.

Graduer à « Penn State University » est un honneur pour la famille, spécialement pour sa mère qui, elle-même attendait « University of Pennsylvania », où elle a aussi enseigné pendant une période comme docteur en « Nursing Practice ».

L’université Penn State est régulièrement classée depuis des décennies parmi le 1% des universités des Etats-Unis d’Amérique. Cette école de renom international a été fondée en 1885 et comprend environ 90.000 étudiants dans 24 campuses.

Johanne Louis en 2016

Misha Taylor est la fille de l’haïtienne d’origine, Dr Johanne Louis et de l’américain noir Terrace Taylor. Elle n’a jamais mis les pieds dans le pays de sa mère, elle parle très peu de créole, pourtant elle a choisi de porter les couleurs du bicolore haïtien à la cérémonie de graduation. Que faire avec cette génération sans patrie !

Johanne m’expliquait qu’un jour Misha l’a téléphoné pour demander qu’elle lui commande un « stole » muni du drapeau Haïtien pour sa graduation. Ceci a été gracieusement fait. Elle porte l’étole avec une rare fierté qu’elle exhibe avec arrogance et témérité en face du monde entier comme un message vibrant au monde : « Haïti est là et n’a pas l’intention d’abandonner sa place dans le concert des nations », en dépit de la décadence accélérée du pays !

Dans le temps, je prenais souvent des jours de vacances pour me rendre à Miami pour célébrer la fête du drapeau. J’ai toujours regardé avec une curiosité étonnante les élèves de descendance Haïtienne qui défilaient dans les rues floridiennes avec leur petit drapeau haïtien en mains, dans les cheveux…certains portaient des T-shirts bleu et rouge… Un jour, j’ai entamé une conversation avec un groupe d’entre eux pour acquérir leur sentiment à propos de ce geste patriotique majeur. C’est avec étonnement que j’ai réalisé qu’ils savaient, filles et garçons, exactement la signification de leur action.

Ou ont-ils appris ce comportement ?

Une fille du groupe m’a confié qu’elle exhibait son drapeau haïtien juste pour provoquer ceux qui parlaient mal de son pays, c’est pour dire qu’elle n’a pas peur d’eux. Pourtant, elle n’a pas encore mis les pieds dans ce pays de « contraste », mais c’est son pays.

C’est un phénomène difficile à comprendre. Car, les Haïtiens des années 70/80 peinaient à clamer publiquement leur Haïtianité. Ils la cachaient. Pas parce qu’ils rejetaient leur pays, mais en bons marrons ils essayaient de subsister en attendant le moment opportun. Le 20 avril 1990 fut le jour J ! Pour enterrer le racisme contre les haïtiens, ils étaient des milliers à secouer le « Brooklyn Bridge » devant les caméras la presse internationale et locale pour rejeter l’étiquette de SIDA collée à leur peau. Dès ce moment, Ils cessaient d’être des marrons !

Misha clame sa descendance haïtienne comme des centaines d’autres « Haitiano-Américains » qui profitaient de leur graduation à l’université pour clamer et exhiber leur sentiment d’appartenance à un pays qu’ils ont dans le sang. Merci pour cet engagement désintéressé !

Jayden,/Misha/Sasha

La deuxième fille de ma femme, Sasha Taylor, m’appelait un jour pour me demander comment dire « strong woman » en créole haïtien. J’ai répondu : « Fanm Vanyan ». Quelques heures après, elle revenait à la maison avec un tattoo « Fanm Vanyan » dessiné sur son bras droit.

Tiffany Veil

La plus grande des filles de ma femme, Tiffany, qui fait actuellement son doctorat, ne peut s’empêcher de m’entrainer dans des discussions très animées sur l’histoire d’Haïti. Elle défend le pays de Jean Jacques Dessalines avec dextérité et passion partout où elle passe. Paradoxalement, elle n’a pas encore piétiné la terre de Jean Jacques Dessalines qu’elle admire !

Ce sont juste quelques exemples à propos d’une famille haïtienne qui vit à l’étranger parmi des milliers qui représentent Haïti avec honneur et fierté. Compliments !

Pour conclure, Misha Taylor, à côté de sa nouvelle casquette professionnelle, était déjà un artiste en pleine expansion. Elle fait partie de la direction de la Fondation Johanne Louis qui permet à environ une centaine d’enfants d’aller à l’école en Haïti et d’aider des gens ici à Philadelphie d’améliorer leur condition de vie. Elle a un brillant avenir avec l’espoir de visiter un jour son pays de cœur et de sang. Et, pourquoi pas de mettre ses connaissances au chevet d’Haïti !

Joel Leon

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