2022, l’année de l’effondrement économique d’Haïti
Port-au-Prince, Haïti, 01/04/2023 – L’année 2022, en raison des turbulences politiques, conduit l’enlisement d’Haïti dans un marasme multidimensionnel. Donc, très peu de perspectives positives réalisées, ce qui ne fait que contribuer davantage à l’effondrement de l’Économie Haïtienne déjà asphyxiée.
Le pays étant en crise donc, si nous faisons une analyse historico-critique, nous allons sans nul doute constater que les trois (3) secteurs à savoir : le secteur primaire, le secteur secondaire, et le secteur tertiaire sont en baisse.
Quant au secteur primaire (lié à la production), d’une part il n’y a pas vraiment de production. Des catastrophes naturelles, comme les cyclones et autres, ont pu modifier la structure de la production paysanne. D’autre part, le peu de production qui reste, en raison de l’insécurité, ayant pour conséquence le blocage de la chaîne d’approvisionnement en intrants.
Quant au secteur secondaire (lié à l’industrie), les industries sont en baisse, beaucoup d’ouvriers ont été renvoyés par les patrons car, ils ne pouvaient plus tenir. Ce qui a diminué la production tout en contribuant à l’augmentation du taux de chômage dans le pays. Au niveau des transports, la baisse se fait toujours sentir, un problème lié à la persistante pénurie de carburants s’ensuit. Donc, certains conducteurs sont obligés de laisser les voitures chez eux et /ou parfois restent chez eux.
Quant au secteur tertiaire (lié aux finances, service, tourisme), hormis les Banques qui continuent d’accumuler de juteux profits.
Conséquemment, il y a lieu de dire que tous les indicateurs macroéconomiques sont au rouge.
Politiquement parlant, l’instabilité reste et demeure un poison violent qui nuit au développement du pays.
Socialement parlant, d’une part selon un rapport publié par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) beaucoup d’Haïtiens se sont retrouvés en situation d’insécurité alimentaire, soit environ 4.5 millions. Donc, la misère et la pauvreté règnent dans le pays. Et d’autre part une crise migratoire où 96,722 ressortissants Haïtiens ont été déportés de la République Dominicaine depuis janvier. En termes de conséquence, il
Il y a beaucoup plus de bouches à nourrir pendant que la production reste toujours en chute libre d’où la misère et la pauvreté davantage.
Économiquement parlant, nous avons une contraction du Produit Intérieur Brut (PIB) de -1.7% pour l’exercice fiscal 2021-2022 selon les données fournies par l’IHSI.
Un taux de chômage de plus de 70%.
Une dépréciation continue et régulière de la Gourde, soit 150 Gourdes pour 1 Dollar Américain sur le marché formel.
Un déficit chronique de la balance commerciale, soit plus de 3 milliards de Dollars Américains.
Un déficit budgétaire de plus de 34 milliards de Gourdes ce qui ne fait qu’expliquer que la capacité d’intervention de l’État dans l’économie est très limitée.
Une baisse des secteurs : sous-traitant et touristique où plus de 10000 ouvriers se sont retrouvés au chômage involontaire d’une part. Et d’autre part, Haïti a reçu 37096 touristes de séjour au cours de la période allant de janvier à avril 2022 contre 148355 en 2021, soit une baisse considérable de 75%.
Un taux d’inflation de 47.2% en glissement annuel au mois d’octobre 2022.
Une illusion monétaire générant la perte du pouvoir d’achat des ménages.
Une baisse des Investissements Directs Étrangers (IDE).
Une baisse des transferts de fonds de la diaspora car, en raison du non-octroi des transferts en Dollars, les gens issus de la Diaspora préfèrent les envoyer en République Dominicaine à leurs familles.
Somme toute, en raison des mauvaises performances économiques l’année s’achève avec une économie Haïtienne asphyxiée. Pour une éventuelle relance de ladite économie il faut préalablement opter pour la stabilité dans le pays et/ou mettre un frein à l’insécurité car, l’instabilité est reconnue comme étant l’ennemi primaire de la croissance.
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Michaëlle PARAISON